Le ministère des Finances et la Banque de Corée (BOK) ont mis en garde ce mardi contre la forte dépréciation du won coréen face au dollar américain en notant que l’évolution dans un seul sens n’est pas souhaitable pour l’économie coréenne. La valeur de la monnaie locale a plongé à son plus bas niveau en 17 mois sur fond d’aversion au risque provoquée par les risques géopolitiques liés aux attaques iraniennes contre Israël.
Le won coréen a terminé la séance de ce mardi à 1.394,5 wons face au billet vert, soit une dévaluation de 10,5 wons par rapport à la séance précédente. Le won a atteint 1.400 au cours de la séance. Ce plongeon est intervenu alors que l’Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche (heure iranienne) des frappes contre l’Etat hébreu, en représailles au raid aérien mené par Israël plus tôt ce mois-ci sur le complexe diplomatique iranien en Syrie. Israël a promis des mesures de rétorsion.
Les autorités de change se sont engagées à prendre des mesures rapides, en cas de nécessité, pour stabiliser les marchés. Le won est déjà soumis à une pression à la baisse alors que le dollar a gagné du terrain face aux autres principales devises, tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait abaisser ses taux d’intérêt directeurs plus tard que prévu en raison de la forte inflation. Le marché des devises est sous surveillance étroite car le gouvernement craint de voir la dépréciation continue du won saper ses efforts visant à maintenir sous contrôle l’inflation galopante, et rendre plus chères les importations.
La banque centrale a indiqué plus tôt que le dérapage continu du won était excessif par rapport aux autres monnaies, mettant en avant la nécessité de renforcer la surveillance sur l’évolution des marchés. Elle avait également estimé plus tôt ce mois-ci qu’il était difficile de prédire une modification de la politique pour le deuxième semestre et que sa position restrictive actuelle sera maintenue suffisamment longtemps sur fond d’incertitudes liées à l’inflation. La BOK a gelé son taux d’intérêt directeur à 3,5% pour la 10e fois de suite depuis février de l’année dernière. (Yonhap) —
