Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires, ont annoncé dimanche qu’ils quittaient la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avec effet immédiat.
Le bloc régional a suspendu ces trois pays à la suite de coups d’Etat successifs à partir de 2020. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger subissent tous trois des violences de groupes islamistes armés, qui ont fragilisé les pouvoirs civils et amené dans chacun de ces pays l’armée à prendre le pouvoir.
Malgré des sanctions et des menaces d’intervention militaire de la Cédéao, les trois juntes n’ont pas fourni de calendrier clair sur le rétablissement d’un pouvoir démocratiquement élu. Elles ont au contraire durci le ton contre le bloc régional qu’elles accusent d’être soumis à des puissances étrangères.
Les militaires au pouvoir dans ces trois pays affirment vouloir rétablir la sécurité avant d’organiser des élections.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont aussi cessé leur coopération militaire avec la France, qui était présente dans ces pays dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel, et ils se sont tournés vers la Russie pour obtenir un appui en matière de sécurité.
L’annonce de leur départ de la Cédéao a été faite via un communiqué lu sur leurs chaînes de télévision nationales respectives.
Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte au pouvoir au Niger, a notamment déclaré que l’organisation régionale s’était éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et de l’esprit du panafricanisme et qu’elle s’était montrée incapable de venir en aide aux pays confrontés au « terrorisme » et à l’insécurité.
On ignore les conséquences concrètes de ce départ pour la Cédéao, au sein de laquelle les personnes et les biens sont censés pouvoir se déplacer librement.
D’après les traités, les Etats membres qui souhaitent quitter le groupe doivent fournir un préavis écrit d’un an, période au cours de laquelle ils restent soumis à ses règles de fonctionnement. On ignore si ces trois pays ont transmis ce préavis. (Reuters) –