« La substitution des marchés européens a élargi la gamme de transport des approvisionnements. En conséquence, les coûts logistiques représentent désormais 60 % du coût des produits de base du charbon. Par exemple, alors que les terminaux du Nord-Ouest exportaient à l’origine vers l’Union européenne, ils exportent désormais principalement vers la Turquie, le Maroc, l’Inde et le Pakistan. La distance moyenne de transport a quadruplé, passant de 3 100 à 6 500 kilomètres », selon Anatoly Nikitine, directeur exécutif de l’Association minière russe. « En raison des sanctions, l’industrie est confrontée à une baisse de la rentabilité et à une augmentation des coûts », a-t-il souligné.
De nouveaux problèmes sont apparus avec l’exportation du charbon thermique russe. L’augmentation des coûts de transport, la baisse attendue de la demande étrangère, les problèmes liés au remplacement des importations d’équipements et les projets du ministère russe des Finances d’augmenter les taxes sur les mineurs de charbon ne devraient pas améliorer la situation de l’industrie, écrit Nezavissimaïa Gazeta. Cependant, le ministère des Finances a l’intention d’augmenter les recettes fiscales sur le charbon malgré la stagnation des volumes d’exportation.
Selon Sergueï Kolobanov, directeur adjoint du Centre d’analyse économique des industries des combustibles et de l’énergie au Centre de recherche stratégique, la baisse des livraisons de charbon russe à la fin de l’année a une explication strictement économique. « Dans le même temps, il n’y a aucun problème pour assurer la production et la demande du marché intérieur ne constitue pas un obstacle aux exportations », a-t-il ajouté.
Les pertes les plus importantes pour les exportateurs étaient dues à la fermeture du marché européen et à la nécessité de détourner les matières premières vers d’autres marchés. Selon le ministère américain de l’Énergie, la majeure partie du charbon russe est désormais destinée aux marchés asiatiques. Les experts étrangers, ainsi que les responsables russes, reconnaissent qu’une augmentation importante des approvisionnements en charbon est impossible en raison de la capacité limitée des infrastructures de transport russes.
Le ministère russe de l’Énergie reconnaît également ces inquiétudes. « La demande du marché dépasse largement notre capacité d’exportation », a déclaré le vice-ministre de l’Energie Sergueï Mochalnikov. Dans le même temps, les experts du Centre de recherche stratégique estiment que la baisse des exportations de ce carburant est principalement due à la baisse de la rentabilité des approvisionnements. TASS
