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CONSEIL DE BAM: Ce qu’il faut retenir

Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abellatif Jouahri, a présidé  hier 26 septembre 2023, le Conseil de Bank Al-Maghrib. Voici en substance ce qu’il en ressort :   

Au regard de l’ensemble des données examinées et du niveau élevé d’incertitude liée à l’évolution de la conjoncture internationale et au contexte national au lendemain du séisme, le Conseil a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 3%.

Abordant l’évolution de la conjoncture, le Conseil a noté la nette décélération de l’inflation qui est revenue d’un pic de 10,1%, en glissement annuel, en février à 5% en août, favorisée par les mesures mises en place par le Gouvernement, l’atténuation des pressions d’origine externe et le resserrement de la politique monétaire.

Il a relevé également que les anticipations d’inflation aussi bien à moyen qu’à long termes ont connu une baisse sensible au troisième trimestre de 2023 et a pris note des évaluations préliminaires qui montrent que la transmission des trois dernières décisions de relèvement du taux directeur aux conditions monétaires et à l’économie réelle reste partielle.

Lors de ses prochaines réunions, ses décisions tiendront compte notamment des données dont la Banque disposera concernant l’impact du séisme sur les plans économique et social, ainsi que les actions mises en place à cet effet par toutes les parties prenantes.

En 2023, la croissance devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,9%, reflétant une augmentation de 5% de la valeur ajoutée agricole et une décélération à 2,6% du rythme de progression de celle des activités non agricoles.

En 2024, elle se consoliderait à 3,2%, traduisant des améliorations à 3% du rythme d’accroissement des activités non agricoles et de 5,9% de la valeur ajoutée agricole sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 70 MQx et de l’évolution tendancielle des autres cultures.

 Il est à préciser que l’ensemble des projections de BAM pour cet exercice ne tiennent pas compte des conséquences du séisme d’Al Haouz et des retombées des mesures de reconstruction et de relance annoncées. Elles en tiendront compte une fois les données détaillées disponibles.

L’économie nationale a accusé, au deuxième trimestre 2023, une perte en glissement annuel de 86 mille emplois, exclusivement en milieu rural, au lieu d’une création de 133 mille au cours de la même période une année auparavant.

Les recettes des IDE se maintiendraient autour de l’équivalent de 3% du PIB en 2023 et en 2024.

Prenant en considération les nouvelles hypothèses relatives à l’environnement international, les prévisions macroéconomiques ainsi que les réalisations à fin juillet 2023, le déficit du compte courant se situerait autour de 2% du PIB en 2023 et en 2024 après 3,5% en 2022.

Au total, et compte tenu notamment des financements extérieurs réalisés et prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve (AOR) s’établiraient à 361,8 milliards de dirhams à fin 2023 puis à 363,8 milliards à fin 2024, soit une couverture autour de 5 mois et demi d’importations de biens et services.

Après une dépréciation de 3,9% en 2022, le taux de change effectif réel devrait ressortir en appréciation de 1,1% en 2023, résultat à la fois de celle de sa valeur en termes nominaux et d’un niveau d’inflation domestique supérieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux.

En 2024, il devrait s’apprécier davantage de 1%, résultat de l’appréciation de sa valeur en termes nominaux de 1,8%, alors que l’inflation domestique devrait ressortir inférieure à celle des pays partenaires et concurrents commerciaux.

Les taux débiteurs moyens ont connu une augmentation trimestrielle de 23 points de base (pb) à 5,26% au deuxième trimestre 2023, cumulant une hausse de 102 pb depuis le début du resserrement monétaire de BAM au troisième trimestre 2022. Par secteur institutionnel, l’accroissement trimestriel a été de 30 pb pour les particuliers et de 24 pb pour les entreprises. Par taille d’entreprise, les taux ont connu des augmentations de 29 pb pour les TPME et de 22 pb pour les grandes entreprises.

Les créances en souffrance ont augmenté de 9,1% pour les entreprises privées et de 3,5% pour les ménages. Leurs ratios aux encours des crédits se sont inscrits en hausse à 12,4% et 10% respectivement.

A moyen terme, tenant compte notamment des réalisations et de l’évolution prévue de l’activité économique, le déficit budgétaire devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’atténuer légèrement, passant de 5,2% du PIB en 2022 à 5,1% en 2023 et à 4,9% en 2024.

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