L’activité économique devrait progresser de 3,4%, au troisième trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 1,9% au cours de la même période de l’année antérieure, selon une note de conjoncture du HCP.
La résilience de la demande devrait entretenir une hausse de la valeur ajoutée des activités hors agriculture de 3,3%, au troisième trimestre 2023, en variation annuelle. Essentiellement soutenue par les services de l’hébergement et la restauration depuis la mi-2021, la croissance hors agriculture se rééquilibrerait progressivement au profit des autres branches d’activité. La production manufacturière afficherait une hausse de 1,6%, grâce à une demande mieux orientée pour les industries liées à la construction et une poursuite de l’affermissement des branches de fabrication du matériel de transport. Le repli des activités du bâtiment s’atténuerait, sur fond d’une accélération de la production du logement social et les services afficheraient, pour leur part, une croissance de 4,5%.
La valeur ajoutée agricole devrait, de son côté, enregistrer une hausse de 6,8% au troisième trimestre 2023, portée par la poursuite du redressement de la production végétale. La baisse de la production animale s’atténuerait, dans un contexte de mise en œuvre des mesures de lutte contre les effets de la sécheresse visant à assurer un approvisionnement suffisant en orge pour les éleveurs du grand bétail.
La conjoncture internationale serait marquée par une faible dynamique de la croissance économique mondiale et une poursuite du reflux des tensions inflationnistes au troisième trimestre 2023. Les effets du resserrement rapide et synchronisé des politiques monétaires devraient se sentir pleinement sur l’activité, en particulier sur l’investissement privé. Face à une inflation s’inscrivant de manière persistante au-dessus de leur objectif, les banques centrales continueraient à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux élevés et la plupart des pays pourraient durcir l’orientation de leur politique budgétaire pour alléger la charge de leur dette alourdie. Le pouvoir d’achat des ménages resterait sous tensions, sur fond d’une répercussion non encore achevée de la baisse des cours de l’énergie et des matières premières alimentaires sur les prix de détail. L’activité aux Etats-Unis devrait connaitre une nette décélération, affichant une croissance de 1,2% en glissement annuel, au troisième trimestre, alors qu’en zone euro, elle évoluerait à un rythme de 0,7%.
Le manque de dynamisme de la demande intérieure dans les principales économies avancées et le fléchissement des nouvelles commandes à l’exportation dans le secteur manufacturier, en particulier en zone euro, contraindraient le commerce mondial des biens, alors que les échanges des services liés particulièrement aux loisirs, devraient rester dynamiques au troisième trimestre 2023. La croissance de la demande mondiale adressée au Maroc devrait dans l’ensemble se modérer sensiblement au troisième trimestre, avec une hausse prévue de 2%, en variation annuelle, au lieu de +7,7% lors de la même période une année auparavant. En conséquence, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale resterait positive, mais se réduirait à +1,9 point au lieu de +3,1 points au cours de la même période de l’année passée.
En l’absence de tensions majeures sur le marché mondial des matières premières, l’inflation devrait refluer au niveau national à +5,4% au troisième trimestre 2023 et sa composante sous-jacente pourrait diminuer jusqu’à 4,8%, suite à une moindre hausse des prix alimentaires et manufacturiers. Dans ces conditions, la demande intérieure poursuivrait son amélioration, contribuant pour 1,5 point à la croissance économique globale. La consommation des ménages progresserait de 1,9%, mais l’investissement des entreprises tarderait à se redresser, du fait de la faible progression des marges des entreprises.