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Macron envisage une sanction financière visant les familles

Les émeutes survenues ces derniers jours en France ont souvent été le fait des jeunes, voire des mineurs. Un constat qui n’a pas échappé à Emmanuel Macron: «Il faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles, une sorte de tarif minimum dès la première connerie», a glissé le chef de l’État français à des policiers auxquels il a rendu visite dans la nuit de lundi à mardi.

«La République n’a pas vocation à se substituer aux parents»

Déjà vendredi, en plein cœur des nuits de violences en réaction à la mort mardi à Nanterre de Nahel 17 ans, tué par un policier, il en avait appelé à «la responsabilité des parents» pour «garder au domicile» les mineurs, qui composent une bonne partie des émeutiers. «La République n’a pas vocation à se substituer à eux», avait-il insisté. Lundi soir, alors que les violences marquaient une accalmie, il a souhaité agir «au cas par cas» et «pas forcément» en passant par des suspensions d’allocations familiales.

La suspension des allocations familiales pour les parents de mineurs absentéistes scolaires, votée en 2010 sous Nicolas Sarkozy, avait été abrogée par son successeur François Hollande. Depuis, au Sénat ou à l’Assemblée, Les Républicains ont pris le relais via des propositions de lois qui n’ont jamais abouti.

Dans une circulaire adressée vendredi aux parquets, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti rappelle que «chaque fois que des parents seront en capacité d’exercer leur autorité parentale et qu’ils ne le feront pas, il y a une responsabilité pénale que je souhaite mettre en œuvre». Les peines encourues: deux ans de prison, 30’000 euros d’amende.

Les gamins écoutent les dealers, selon la police

«Est-ce qu’il faut qu’il y ait sanction et une sanction immédiate chaque fois qu’il y a un dérapage ? La réponse est oui», a abondé le président du Modem, François Bayrou, proche d’Emmanuel Macron, sur LCI. Mais il s’est inquiété d’une réponse unique consistant à «priver (les mères) d’une partie des revenus minimum qui les font vivre».

Interrogé sur la même chaîne, Ali Rabeh (Génération.s), le maire de Trappes (Yvelines), a reproché à Emmanuel Macron de «mettre de l’huile sur le feu». Il a rappelé que la population des quartiers était très largement composée de «familles monoparentales». Quand un enfant fait l’objet d’une mesure éducative à la suite d’une infraction, un «éducateur spécialisé va venir accompagner la maman», a-t-il expliqué. Sauf que «de très nombreuses mesures éducatives ne sont pas appliquées, faute de moyens, par le ministère de la Justice», a-t-il relevé.

Les policiers rencontrés par Emmanuel Macron lundi n’ont pas non plus encouragé cette idée d’en appeler aux parents. «Mais les gamins, ils écoutent qui alors ?», a-t-il demandé dans l’échange relaté dans Le Parisien. «Les dealers, monsieur le président, c’est d’ailleurs eux qui commencent à leur demander de se calmer depuis deux jours, parce que tout ce bazar, c’est en train de donner du tort à leur business». (AFP)

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