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Tomates: Le Maroc et la Turquie inquiètent les Espagnols

Pour les exportateurs de fruits et légumes, la situation des importations marocaines de tomates est totalement « hors de contrôle », même si des pays comme la Turquie se positionnent également comme une concurrence forte qui fait craindre aux producteurs une réduction du marché.

Actuellement, les dernières données disponibles du ministère de l’Agriculture sur les prévisions 2022/2023 montrent que les volumes exportés par l’Espagne sont inférieurs à ceux enregistrés en 2016/2017 et à la moyenne des cinq dernières campagnes. Malgré la croissance pour la deuxième saison consécutive de la superficie plantée en tomates d’hiver, les exportations espagnoles de tomates, jusqu’en février de cette année, ont continué à baisser en volume. Le directeur de la fédération des fruits et légumes Fepex, José María Pozancos, parle d’une « perte progressive de parts de marché » par l’Espagne tout en exposant « deux phénomènes inquiétants » au regard de cette baisse.

En premier lieu, Pozancos met en garde contre la « consolidation de la Turquie en tant que principal fournisseur des marchés d’Europe de l’Est », au total, l’Union européenne a importé 117 411 tonnes de tomates de ce pays, selon les dernières données du MAPA.

En outre, il assure que le Maroc « dépasse clairement » l’Espagne sur le marché de régions telles que l’Europe occidentale. De tout cela, la « désaisonnalisation » intervenue ces derniers mois au niveau de la production et de l’exportation de la tomate marocaine se démarque, ce qui lui confère « une présence tout au long de l’année sur le marché ». Face à cette situation, Pozancos soutient que les mesures prévues dans l’accord d’association pour faire face à une augmentation « incontrôlée » des importations en provenance du Maroc « ne sont pas appliquées », mais « bénéficient des concessions lancées dans le cadre de l’extension de l’association ».

La baisse des ventes à l’étranger est également remarquée par les exportateurs canariens, qui ont subi ces dernières années une baisse de la superficie plantée, bien qu’ils se soient redressés lors de la dernière campagne.

Difficultés sans le Royaume-Uni

Le porte-parole de la Fédération provinciale des associations d’exportateurs de produits horticoles de Las Palmas de Gran Canaria, Gustavo Rodríguez, décrit le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Dans un exemple graphique, Rodríguez dessine un Maroc qui « a avancé sur la droite » vers le pays de l’UE lors de l’établissement de relations commerciales avec le pays britannique une fois en dehors de l’Union. Les données montrent que les exportations de tomates espagnoles vers le Royaume-Uni sont passées de 143 182 tonnes à 70 780 tonnes, selon les données de la Division de statistique des Nations Unies. Rien qu’en février, les îles Canaries ont cessé d’expédier entre 30 % et 40 % des tomates vers le Royaume-Uni en raison de conditions météorologiques très défavorables.

Solutions

La solution, selon les exportateurs, est de « demander une aide extraordinaire à la Commission européenne jusqu’à 10% de la valeur de la production de tomates commercialisée des organisations de producteurs », selon la Fepex. Avec ce pourcentage, ils espèrent que les dommages causés par « la négligence dans l’application des clauses de coopération et de sauvegarde de l’accord d’association de l’UE avec le Maroc » seront indemnisés. Et l’application des concessions tarifaires de l’Accord aux productions du Sahara Occidental, qui « devient la principale zone d’exportation de tomates de ce pays ». Pendant ce temps, la situation dans des endroits comme les îles Canaries est celle de la fermeture : « sur les 1 086 entreprises qui exportaient des tomates au début des années 2000, il en reste six », déplore le porte-parole des exportateurs canariens. EFE

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