La frontière de Tarajal entre Sebta et le Maroc a enregistré le passage au cours de la première année depuis sa réouverture, le 17 mai 2022, de 2,84 millions de personnes, plus de quatre fois moins qu’il y a dix ans, selon les données accumulées par les forces de sécurité de l’État avec le nouveau modèle de gestion qui impose à tous les citoyens du royaume alaouite d’avoir un visa Schengen ou un contrat de travail transfrontalier pour accéder à la cité autonome, rapporte la presse espagnole.
Selon les chiffres fournis par la délégation gouvernementale à Sebta, du 17 mai de l’année dernière à cette semaine, 1,44 million de personnes sont entrées dans la ville espagnole d’Afrique du Nord et 1,39 sont parties pour le pays voisin. Le mouvement des véhicules s’élève au total à près de 785 000, 396 208 vers le territoire national et 388 140 vers le Maroc.
Ces chiffres impliquent qu’en moyenne, la frontière de Tarajal a marqué l’entrée et la sortie de 8 000 personnes et 2 100 véhicules toutes les 24 heures après sa réouverture après deux ans et deux mois de fermeture, d’abord en raison de la pandémie de coronavirus et plus tard en raison de la crise politique entre l’Espagne et le pays voisin.
Ce volume de mouvements est très éloigné de ce qui était enregistré au début de la dernière décennie. « Tout cela provoque un trafic intense à travers la frontière dont le nombre a été estimé à une moyenne quotidienne de 27 000 personnes et 3 500 véhicules », a calculé l’administration locale pour l’Union européenne.
La diminution radicale du trafic entre Sebta et le Maroc s’explique en partie par la suppression de facto de l’exceptionnalité que prévoit le traité de Schengen pour l’entrée dans la ville autonome des citoyens du pays voisin immatriculés dans la région de Tétouan munis uniquement de leur passeport en vigueur.et sans visa, qui a cessé de s’appliquer.
Au-delà de ceux qui sont entrés sur le territoire espagnol pour obtenir des revenus dans l’économie souterraine, le nombre de travailleurs frontaliers embauchés à Sebta a nettement diminué et seuls les travailleurs domestiques marocains sont passés de plus de 2 200 cotisants à la Sécurité sociale en février 2020 à moins d’un mille aujourd’hui.
Les départs ponctuels des habitants de la ville espagnole vers le royaume alaouite ont également été réduits par les longues attentes qu’il est courant depuis des années de devoir endurer, notamment dans la partie marocaine de Tarajal, pour franchir le col dans les deux sens.
L’entrée en service d’un bureau de douane commerciale à la frontière de Sebta promise par le gouvernement espagnol est toujours en suspens après que deux « tests pilotes » ont été effectués en janvier et février avec le passage de deux camionnettes avec des produits sanitaires et des lubrifiants sur le territoire marocain, peut-on lire dans la presse esoagnole.
