Contrairement aux autres catégories d’entreprises, les taux débiteurs appliqués par les banques aux entrepreneurs individuels ont enregistré une baisse à fin mars mars dernier. Ainsi, les taux appliqués aux nouveaux crédits accordés aux entrepreneurs individuels (artisans, commerçants, professions libérales, petits promoteurs …) ont baissé de 163 points de base, tombant de 7,49% au 4éme trimestre 2022 à 5,86% au T1-2023, selon la note de conjoncture de Bank Al Maghreb.
Une tendance à l’opposé du marché à l’épreuve d’un contexte inflationniste marqué par l’accentuation des créances en souffrance. Comme on peut le remarquer, le taux débiteur moyen a progressé à 5,03% au lieu de 4,50% sur la même période de référence. Par taille d’entreprise, ils se sont établis à 4,79% pour les grandes entreprises GE et à 5,48% pour les TPME au T1 2023.
Comment pourrait-on alors expliquer cette mesure vent debout? D’autant plus que 43,7 milliards de DH d’encours de crédits chez les entrepreneurs individuels ont été enregistrés à fin mars 2023 contre 40 milliards un an auparavant.
Entre le troisième et le quatrième trimestre de l’année 2022, leur rythme d’accroissement est passé de 7,5% à 7,8%, reflétant en particulier la progression des facilités de trésorerie de 11,9% après 9,2%, relève BAM. On voit bien que ça concerne plus précisément les crédits de fonctionnement que d’investissement.
Ce qui nous pousse à poser la question : baisser les taux débiteurs appliqués par les banques aux entrepreneurs individuels relève–t-il de l’urgence d’alléger les charges sur cette catégorie fragile du tissu entrepreneurial à défaut de paiement ? Ou bien ce sont les choix politiques qui pèsent? A suivre !
