CDG Capital Insight : Le taux directeur passerait à 3%
CDG Capital Insight pense qu’il est plus probable que le premier Conseil de Bank Al-Maghrib, au titre de l’année 2023, prévu le mardi 21 mars 2023, augmente, pour la troisième fois consécutive, le taux directeur, avec une nouvelle hausse prévue de 50 Pbs, ramenant ainsi, le taux directeur à 3%.
La cellule de Recherche se base sur un ensemble d’évolutions et faits majeurs caractérisant le comportement des sphères monétaire, financière et réelle, aussi bien au niveau national qu’international.
Au niveau international :
• La poursuite du resserrement des politiques monétaires, adoptées par la quasi-majorité des Banques centrales au niveau international, bien que certaines Banques ont ralenti leur rythme et d’autres ont marqué un temps d’arrêt tout en surveillant la transmission vers l’économie réelle. Toutefois, les signes de surchauffe économique avec des taux de chômage historiquement bas pourraient motiver un retour vers un rythme plus restrictif.
– Au niveau national :
• La persistance des dérapages inflationnistes, alimentaires et non alimentaires, impactant aussi bien la composante globale que sous-jacente, laissant présager ainsi, une durabilité de l’inflation en liaison, notamment, avec la poursuite du processus de la transmission de la hausse des prix des biens échangeables vers les biens non échangeables.
• La forte reprise des crédits en dépit de la réaction partielle des taux débiteurs face à la hausse de 100 Pbs du taux directeur et la poursuite de l’accélération de la masse monétaire, notamment la composante liquide compte tenu des niveaux toujours bas des taux créditeurs bancaires.
• Les perspectives favorables de la croissance économique en 2023 compte tenu principalement du bon déroulement de la saison agricole 2022/2023.
Cependant, il est à préciser que cette envolée de l’inflation, aussi bien globale que sous-jacente, n’émane pas d’un accroissement de la demande des ménages, ou bien d’une source monétaire, comme en témoigne aussi bien le niveau élevé du taux de chômage, estimé à 11,8% en 2022, et la faible reprise des crédits à la consommation de seulement 3,3% en glissement annuel à fin 2022 contre une moyenne de 4,8% enregistrée en 2018 et 5,6% en 2017.
En résumé, sur la base des indicateurs de haute fréquence publié par Bank Al-Maghrib, la transmission des deux hausses du taux directeur, de 100 Pbs en T4-2022, vers les taux débiteurs et créditeurs demeure partielle. De même, l’impact escompté sur la distribution des crédits (canal crédit) n’est pas encore recensé.