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Maitrise budgétaire: Du jamais vu depuis des années !

Akhannouch devrait être un homme heureux. Le chef du gouvernement actuel a réussi à convaincre sur son effort de maîtrise des dépenses publiques, à l’épreuve d’un contexte mondial tendu alimenté par les tensions inflationnistes  et les ondes de choc de la guerre Russie-Ukraine. Mais à quel prix ? Pour certains, la logique comptable et le « quoi qu’il en coûte » priment sur les droits des contribuables et des consommateurs. Il va falloir donc un peu de temps au chef du gouvernement pour convaincre ces derniers, remontés contre l’attitude du gouvernement de ne pas ménager assez d’efforts pour amortir les chocs de l’inflation.

Sous pression, le chef gouvernement a réussi à ramener le déficit budgétaire à un plus bas niveau jamais vu depuis des années, du moins sur la dernière décennie.

La situation provisoire des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin février 2023 laisse apparaitre un déficit budgétaire de 5,69 milliards de dirhams à fin février 2023, contre un déficit de 11,36 milliards un an auparavant, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).

Il faut dire que c’est la première fois que le déficit budgétaire atteigne un tel plus bas, sur les deux premiers mois de l’année, depuis 2012, année de notre référence. La seule fois où le déficit tombe en dessous de la barre des 10 milliards de dirhams c’était en 2017 où il s’est situé à plus de 6 milliards, sur la période de comparaison.

Détails du bulletin de la TGR

Ce déficit tient compte d’un solde positif de 14,7 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA), indique la TGR dans son bulletin mensuel des statistiques des finances publiques (BMSFP) du mois de février.

Le bulletin fait également état d’une hausse des recettes ordinaires brutes de 11,6% à 43,4 MMDH et une baisse des dépenses ordinaires émises de 3,9%, dégageant ainsi un solde ordinaire négatif de 3,76 MMDH.

La hausse des recettes s’explique par l’augmentation des impôts directs de 11%, des droits de douane de 22,1%, des impôts indirects de 9,5%, des droits d’enregistrement et de timbre de 11,2% et des recettes non fiscales de 24%.

S’agissant des dépenses ordinaires émises, leur baisse provient de la hausse de 8,2% des dépenses de biens et services, due à l’augmentation de 6,4% des dépenses de personnel et de 11,4% des autres dépenses de biens et services, de l’augmentation de 8,1% des charges en intérêts de la dette, du recul de 92,6% des émissions de dépenses au titre de la compensation et de la baisse de 32% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux.

Pour ce qui est des CST, leurs recettes ont atteint 27,5 MMDH. Elles tiennent compte des versements reçus des charges communes d’investissement du budget général pour 11,8 MMDH, contre 11,1 MMDH à fin février 2022.

Les dépenses émises se sont chiffrées à 13 MMDH. Elles intègrent la part des CST au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux pour 318 MDH. Le solde de l’ensemble des comptes spéciaux du Trésor s’élève ainsi à 14,4 MMDH.

Côté SEGMA, leurs recettes ont augmenté de 33% à 274 MDH à fin février 2023 et leurs dépenses ont reculé de 25% à 12 MDH durant cette période. MAP

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