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Banques: Les dépôts à terme au plus bas

Voici une équation à plusieurs variables. Le taux d’inflation annuel au Maroc s’est élevé à 8,1% en octobre 2022. Le taux directeur, pour sa part, passe à 2%, suite à la décision de la banque centrale prise le 27 septembre dernier. Un contexte qui a bouleversé  les règles de calcul du rendement habituelles, poussant les détenteurs de comptes à terme à retirer davantage leur épargne. Un constat corroboré par les chiffres de Bank Al Maghreb (BAM), indiquant une chute de l’encours des comptes à terme et bons de caisse auprès des banques situé à 122 milliards de dirhams à fin octobre 2022 contre près de 164 milliards de dirhams à la même période de l’année 2018, soit une perte de 22 milliards pour le système bancaire.

Non seulement, ce sont les dépôts à terme qui se sont effrités, mais aussi les taux de leur rémunération. Ainsi, le taux de rémunération des dépôts à terme à 12 mois s’établissent à 2,41% au mois d’octobre dernier, tandis que celui des dépôts à 6 mois a baissé à 2,08%.

La logique financière veut que  détenir de l’épargne sur un compte  à terme n’est aujourd’hui plus une stratégie d’investissement rentable. Si l’on prend l’exemple d’un compte à terme à 12 mois avec un taux de 2,41% et une inflation de 8,1%, le tout majoré d’un coût fiscal non négligeable (30% de retenue à la source), cela  implique un retour sur investissement nul pour ne pas dire négatif.

Face à cette chute des taux, la logique financière veut encore une fois que les épargnants se tournent  vers des placements plus attractifs, tels que l’investissement dans les actifs boursiers. Or, les personnes ayant de l’argent en banque font toujours confiance dans les comptes à termes, quoi qu’il n’y ait encore aucun signe montrant une évolution positive dans les prochains mois. Aversion au risque ou avoir peur d’investir en Bourse ? Ce qui est sûr c’est que l’épargne fiscalisée est tombée à un niveau record, exacerbée par la crise économique actuelle, manifestée par la hausse en flèche de la circulation financière culminant à 344 milliards de dirhams à fin octobre dernier au lieu de 320 milliards à fin décembre 2021.

Dépôts bancaires

Par ailleurs, les dépôts auprès des banques ont enregistré, à fin octobre 2022, une hausse annuelle de 4,3% pour s’établir à 1 083,9 MMDH. Les dépôts des ménages se sont établis à 809,5 MMDH, en hausse annuelle de 5% avec 193,2 MMDH détenus par les MRE. Les dépôts des entreprises privées ont, pour leur part, progressé de 10,8% pour atteindre 177,9 MMDH à fin octobre, selon le dernier tableau de bord de BAM.

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