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Enquête: 94% des produits pour enfants ne répondent pas aux exigences de l’OMS

Une enquête des organisations de consommateurs suisses sur les aliments pour enfants vient d’être rendue publique. Elle en ressort: 94% ne répondent pas aux exigences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a défini des valeurs limites en matière d’aliments équilibrés, 94% des produits ne devraient pas bénéficier de publicité, ces produits sont composés en moyenne d’environ un tiers de sucre…Les détails du communiqué

Le coup de sonde a été réalisé autour de Pâques 2022 dans des enseignes Coop, Migros, Aldi et Lidl des trois régions linguistiques de Suisse3. Les clients mystère avaient pour mission de se projeter dans leur enfance. Ils devaient répertorier tous les emballages mettant en scène des personnages, même inconnus4, ou des animaux en parcourant les rayons des magasins.

Premier constat: entre 68 et plus de 150 produits sont faits pour attirer le regard d’un enfant. Dans l’un des magasins, aucun produit n’est même d’assez bonne qualité nutritionnelle pour mériter d’être mis en avant selon les critères de l’OMS.

Près de 33% de sucres cachés

En tout, 344 produits ont été référencés. Parmi eux se trouvent surtout des produits très sucrés, comme des chocolats et des bonbons (37%), des céréales de petit-déjeuner (10%), des glaces (9%) ainsi que des gâteaux et biscuits (8%). On trouve également des snacks salés (10%), des yogourts, des boissons, du fromage et des charcuteries, des pâtes et des plats préparés, des fruits frais et préparés… En moyenne, les produits contiennent près de 33% de sucres. En achetant un produit dont l’emballage fait penser qu’il est destiné à un enfant, la probabilité est donc grande qu’il soit riche en sucres cachés.
Nutri-score: 64% des produits ont un score négatif

Si les produits disposaient du Nutri-score sur leur emballage, parents et enfants verraient que la grande majorité des articles serait affublée d’un score C jaune (23%), d’un D orange (41%) ou un E rouge (23%). Seuls 13% afficheraient un A vert foncé (5%) ou B vert clair (8%).

Marketing: 94% des produits ne devraient pas bénéficier de publicité


En appliquant le profil nutritionnel de l’OMS pour évaluer si un produit est assez sain pour
mériter qu’il en soit fait la publicité auprès des plus jeunes, seuls 20 (6%) remplissent les bons critères. L’écrasante majorité (94%) est constituée de denrées massivement trop grasses, sucrées ou salées pour être mis en avant.

REVENDICATIONS: FAIRE PASSER LA SANTÉ AVANT LES INTÉRÊTS ÉCONOMIQUES


Contrairement aux apparences, les produits dans leur énorme majorité ne sont pas favorables à la santé et au bon développement des enfants. Ce constat fâche les parents qui se sentent trompés par l’emballage quand la FRC leur détaille la qualité nutritionnelle réelle de ces aliments spécifiques. Malgré des engagements volontaires de la part des industriels, la situation n’a pas significativement évolué depuis 2011. L’étude française réalisée dix ans plus tard, fin 2021, arrive aux mêmes conclusions. Le marché reste inondé de produits à la composition nutritionnelle inacceptable.


Il devient urgent d’améliorer la situation en introduisant un bouquet de mesures:


Les fabricants ont créé leurs propres règles sensées limiter la publicité s’adressant aux enfants. Ce cadre volontaire diffère de celui de l’OMS, créé pour aider les autorités à évaluer la qualité nutritionnelle d’un produit et décider s’il est assez favorable à la santé pour être promu auprès des enfants. Par exemple, l’OMS recommande de ne pas faire de publicités pour des céréales avec plus de 15% de sucres, alors que les fabricants admettent jusqu’au double (30%). Pour un snack, l’OMS considère qu’il doit contenir moins de 0,1 g de sel par 100 g, alors que les fabricants mettent la limite à 2,25 g voire à 2,4 g, soit 20 fois plus.


=> L’Alliance des organisations de consommateurs demande donc que la publicité destinée aux enfants ne soit uniquement autorisée que pour les produits qui répondent aux critères nutritionnels de l’OMS.
Il est actuellement très difficile de décrypter les valeurs nutritives d’un produit composé. Il est donc pour ainsi dire impossible pour un parent – et encore moins pour un enfant – de comparer la qualité nutritionnelle de plusieurs produits pour choisir le plus adapté. Cette information est d’autant plus importante pour des articles qui donnent l’impression d’être favorables à la santé ou au bon développement des enfants.


=> L’Alliance des organisations de consommateurs demande donc que le Nutri-score
soit obligatoire sur tous les produits qui s’adressent aux enfants de par le design de leur
emballage. Les allégations nutritionnelles et de santé sont un autre moyen de convaincre les parents qu’un produit est bon pour leurs enfants – et influencent même ces derniers selon certaines études. L’utilisation de ces allégations est soumise à des règles concernant le nutriment en question, mais il n’y a pas de condition pour le produit dans son entier.


=> L’Alliance des organisations de consommateurs demande donc qu’aucune allégation
de santé ou nutritionnelle ne soit autorisée sur les produits qui ne remplissent pas tous
les critères du profil nutritionnel de l’OMS.
Quand les engagements volontaires de l’industrie n’ont pas l’effet escompté, les autorités
doivent pouvoir élaborer une régulation officielle, basée sur des critères de santé publique. Des pays comme la Grande-Bretagne montrent l’exemple.


=> L’Alliance des organisations de consommateurs demande donc qu’il soit ancré dans
la Loi sur les denrées alimentaires que le Conseil fédéral puisse, si nécessaire,
restreindre la publicité s’adressant aux enfants ou à laquelle ils sont exposés.
Pour toutes ces raisons, l’Alliance des organisations de consommateurs demande donc
aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé des enfants et
la placer avant les intérêts des acteurs économiques.

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