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OIT: La reprise de l’informel dépasse celle du formel

Après de fortes pertes au deuxième trimestre 2020, l’emploi informel a commencé à croître de façon plus rapide que l’emploi formel et, au dernier trimestre 2021, la reprise de l’emploi informel avait dépassé celle de l’emploi formel, notre l’Organisation internationale du Travail dans sa Neuvième édition de l’Observatoire de l’OIT sur le monde du travail.

Des mesures moins restrictives avaient permis aux travailleurs informels de reprendre le travail souvent en tant que travailleurs intermittents, à leur propre compte ou en tant que personnes travaillant au sein de la famille sans être rémunérées.

En réalité, cette tendance globale masque des différences considérables entre les genres. Ainsi, les femmes exerçant dans le secteur informel ont été et continuent d’être touchées par la crise de manière disproportionnée. Le nombre de femmes occupant un emploi informel a baissé de 24 pour cent au deuxième trimestre 2020, en comparaison à 18 pour cent chez les hommes, et un écart entre les genres a persisté jusqu’à fin 2021.

Par contre, à la même période, peu de différences significatives entre les genres ont été observées en ce qui concerne les pertes d’emplois formels. Ainsi, non seulement l’informalité a rendu les travailleurs plus vulnérables en ce qui concerne la perte de leur emploi et de leurs moyens de subsistance pendant la crise du COVID-19, mais elle a aussi été le moteur principal conduisant à la détérioration des écarts en matière d’emploi liés au genre pendant la pandémie dans les pays pour lesquels nous disposons de données chiffrées. L’impact disproportionné sur les femmes dans l’emploi informel peut également expliquer les écarts persistants entre les genres au niveau du nombre d’heures travaillées dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire dans lesquels l’informalité est importante.

Deux facteurs principaux semblent avoir conduit au fait que les femmes impliquées dans l’emploi informel soient plus touchées que leurs collègues masculins. D’abord, elles étaient surreprésentées dans les secteurs les plus atteints. Deuxièmement, la nécessité de devoir gérer des demandes grandissantes en matière de soins alimentées par la pandémie tout en continuant d’exercer un travail rémunéré a nécessité des modalités de travail auxquelles les travailleurs informels ont eu davantage de mal à accéder, comme le télétravail ou la prise de congés19. Le temps plus important consacré par les femmes à prodiguer des soins non rémunérés avant et pendant la pandémie les a découragées de manière disproportionnée à continuer d’occuper un emploi rémunéré.

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