« Bleu de Fès »: Un label pour promouvoir le « Made in Morocco »

Le mercredi 18 mai 2022 a eu lieu le vernissage de l’exposition de photographies «Bleu de Fès» à Charleroi en Belgique. Le projet intitulé « Bleu de Fès – Inclusion sociale post Covid-19 et ouverture à l’international » est le résultat d’un partenariat entre l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales) de Fès, et deux institutions belges, à savoir la Haute Ecole Provinciale de Condorcet et l’Académie de Recherche et de l’Enseignement Supérieur (ARES). Ce voyage culturel vise à promouvoir  l’internationalisation des produits artisanaux en mettant en valeur le label « Bleu de Fès ».

 Selon Abderrazak EL HIRI, Enseignant-chercheur – USMBA (FSJES)-Fès, Responsable Sud du projet de partenariat, c’est dans le cadre de ce projet qu’une exposition des monuments historiques de la médina de Fès ainsi que de ses activités artisanales a été organisée. Cette Exposition a été inaugurée par Son Excellence l’Ambassadeur Du Royaume du Maroc en Belgique et au Luxembourg, Monsieur le Gouverneur de Charleroi, le Député Provincial de Charleroi et le Directeur du Département des Sciences Economiques, Juridiques et de Gestion de la Haute Ecole Provinciale de Condorcet. Cette exposition réalisée dans le cadre de ce partenariat est le début d’une vaste action dont les objectifs sont aussi ambitieux que  la conception d’actions permettant à la fois l’amélioration de la productivité des productions liées au « bleu de Fès » et l’internationalisation de la chaîne de valeur artisanale, l’appui des artisans en vue d’offrir un produit compétitif, la mise en valeur la dimension sociale de ces activités dans une logique d’inclusion et la création d’opportunités de partenariats bénéfiques entre les acteurs, notamment Belges et Marocains.

Ce projet a pour finalité de mettre en valeur le bleu de Fès et de promouvoir les produits artisanaux surtout dans une conjoncture marquée par les effets négatifs de Covid-19. Il a été nécessaire de rappeler dans le cadre de ce projet que l’artisanat représente à la fois mettre un levier de croissance, un facteur d’attractivité territoriale, un outil de rayonnement économique aussi bien national qu’international et un élément central du patrimoine national. Il a  été noté que dans un monde de plus en plus mondialisé, l’artisanat se trouve en permanence exposé à une concurrence de plus en plus accrue. En vue de conserver les acquis et de promouvoir le secteur à l’international, une mise à niveau des acteurs s’impose et de nouvelles configurations organisationnelles doivent être mises en place. Ces reconfigurations doivent œuvrer pour l’amélioration de la qualité des produits, l’accroissement de l’efficacité et l’élargissement des débouchés du secteur surtout  à l’international. 

Que ce soit en Belgique ou au Maroc, la mise à niveau du secteur de l’artisanat et ses nouveaux modes d’actions doivent être réfléchis, revitalisés voire réinventés pour lui permettre de développer un business model plus compétitif. Il a été également question de faire de l’artisanat, à travers le bleu de Fès, un outil solide pour favoriser le développement de l’économie circulaire.

Dans cette perspective et en mobilisant l’intelligence collective, les actions à mener doivent être orientées vers la conception de solutions qui priorisent l’émergence de nouvelles solidarités et la création de logiques économiques de partenariat international plus inclusives dans ce domaine. En effet, les évolutions des variables d’environnement économique et social soulèvent des questions sur les facteurs qui conditionnent la performance de certaines activités à l’international. La problématique de la spécificité de l’internationalisation des petites entreprises en général et celle du secteur de l’artisanat en particulier mérite d’être traitée. Par ailleurs, ce secteur est l’un des plus impactés par les turbulences de la conjoncture mondiale (concurrence asiatique) et par la crise de COVID 19. En effet, et pour la ville de Fès, la crise sanitaire a entrainé une perte en terme de chiffre d’affaires du secteur et une baisse des exportations. Les dysfonctionnements multiples que connait le secteur représentent une contrainte à son développement aussi bien sur le plan local qu’international.

En partant de l’analyse des opportunités associées au label « Bleu de Fès », couleur très appréciée en porcelaine ou mosaïques par exemple, ce projet a pour ambition, entre autres, d’analyser l’état actuel du secteur : recenser les activités productives liées au « bleu de Fès », de formuler des pistes à explorer en vue de l’instauration d’un nouveau mode de gouvernance des activités qui se sont développées autour de ce label et de promouvoir  l’internationalisation des produits artisanaux en mettant en valeur ce label.