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Le Maroc réduit son opacité financière

Il semble que la Covid19 n’a pas eu que des effets négatifs sur le Maroc. Entre 2020 et 2022, notre pays a réduit son offre d’opacité financière, passant du 72e au 79e rang au niveau mondial, selon l’édition 2022 du baromètre de l’opacité financière publié mardi par l’ONG britannique Tax Justice Network (TJN). Cette performance est le résultat de l’amélioration de son score d’opacité de 68 à 66 sur 100. Le Maroc a reçu une valeur FSI de 146 contre 157 dans l’édition 2022 de l’indice d’opacité financière. La valeur FSI d’une juridiction est une mesure de la quantité d’opacité financière qu’elle fournit au monde.

Responsable de 0.431% des risques d’opacité financière dans le monde, le Maroc a consenti des efforts en matière de transparence financière et fiscale comparativement à d’autres pays plus opaques comme l’Arabie saoudite (25e rang mondial), l’Algérie (34e), l’Égypte (56e), la Turquie (59e) ou encore la Jordanie (65e).  

A noter que l’indice d’opacité financière classe chaque pays en fonction de l’intensité avec laquelle leur système financier et juridique permet aux individus de cacher et de blanchir l’argent obtenu du monde entier. L’indice note le système financier et juridique de chaque pays avec un score d’opacité allant jusqu’à 100, où un score de 0 correspond à une transparence totale et un score de 100 à une opacité totale. Le score d’opacité du pays est ensuite combiné avec le volume de services financiers qu’il fournit aux non-résidents, pour déterminer la quantité d’opacité financière que le pays fournit au reste monde.

Les 10 champions de l’opacité financière

L’édition 2022 de l’indice biannuel d’opacité financière publié par Tax Justice Network voit certaines des plus grandes économies du monde grimper dans le classement. Les États-Unis ont considérablement élargi l’écart qui les séparent du reste du monde en permettant la plus grande offre d’opacité financière jamais enregistrée par l’indice – près de deux fois plus que le deuxième plus grand fournisseur actuel de l’indice, qui est la Suisse. L’Allemagne, qui accueille demain la réunion des ministres des finances du G7 et se classe désormais au 7e rang, a réintégré le top 10 après être descendue au 14e rang en 2020. Le Japon, qui est revenu dans le top 10 en 2020, a continué à grimper dans l’indice, se classant désormais au 6e rang.

  1. États-Unis
  2. Suisse
  3. Singapour
  4. Hong Kong
  5. Luxembourg
  6. Japon
  7. Allemagne
  8. Émirats Arabes Unis
  9. Îles Vierges Britanniques (Territoire britannique d’outre-mer)
  10. Guernesey (dépendance de la Couronne britannique).

Les États-Unis se sont hissés en tête d’un classement mondial des pays les plus complices de la dissimulation par les particuliers à dissimuler leurs richesses à l’abri des lois, obtenant la pire note jamais enregistrée depuis le début du classement en 2009. L’indice d’opacité financière 2022 produit par Tax Justice Network, et qui est publié aujourd’hui, indique que l’offre de services d’opacité financière, comme ceux utilisés par les oligarques russes, les fraudeurs fiscaux et les politiciens corrompus, a continué de reculer au niveau mondial en raison des réformes en matière de transparence. Mais cinq pays du G7 – les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne et l’Italie – sont responsables à eux seuls de la réduction de plus de la moitié, des progrès réalisés dans le monde, en matière d’opacité financière.

Avant la réunion de demain des ministres des finances du G71, qui devraient s’engager à nouveau à appliquer les sanctions sur les avoirs cachés des oligarques russes, Tax Justice Network demande au G7 de s’engager en faveur d’un registre mondial des avoirs2 afin de rendre applicable les lois et la redevabilité, sur les milliers de milliards de “richesses sans loi” détenues secrètement à l’étranger par des personnes fortunées. On estime que 10 000 milliards de dollars sont détenus à l’étranger, hors de toute régulation, par des personnes fortunées dans le cadre d’arrangements secrets – ce qui équivaut à 2,5 fois la valeur de tous les billets et pièces en dollars américains et en euros en circulation dans le monde aujourd’hui.

L’affaiblissement de la transparence mondiale par les pays du G7 a renforcé les appels lancés par d’éminents économistes en faveur d’une convention fiscale des Nations Unies, qui permettrait de retirer la réglementation en matière de fiscalité et de finance internationales des mains des quelques pays riches qui il a été démontré à plusieurs reprises, comptent parmi les plus grands paradis fiscaux du monde.

Alex Cobham, directeur général de Tax Justice Network, a déclaré :

“Au niveau mondial, nous commençons à limiter l’opacité financière utilisée par les oligarques russes, mais aussi par les fraudeurs fiscaux, les politiciens corrompus et le crime organisé du monde entier pour cacher et blanchir des richesses mal acquises. Mais les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et le Japon ont réduit de plus de moitié ces progrès mondiaux, en accroissant le secret financier au lieu de le combattre. Le G7 doit indiquer clairement sa position dans la lutte contre l’opacité financière, en s’engageant à mettre en place un registre mondial des actifs.”

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