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ENTRETIEN El Mahdi ARRIFI DG de l’Agence pour le Développement Agricole

Voici l’intégralité de l’Entretien avec El Mahdi ARRIFI DG de l’Agence pour le Développement Agricole publié sur le numéro de Février du Magazine Libre Entreprise:

Vous avez entamé un roadshow national autour de l’agrégation. Quels sont vos premiers retours ?

En effet, l’ADA a organisé, en collaboration avec les Directions Régionales de l’Agriculture, un roadshow national sur l’agrégation agricole « nouvelle génération » qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Génération Green 2020-2030 ». Ce roadshow qui a été lancé par Monsieur Mohamed Sadiki, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, le 30 novembre 2021 à Kénitra, avant de faire escale le 13 décembre à Tanger et le 20 décembre 2021 à Casablanca, a dû être momentanément suspendu en raison des circonstances actuelles liées à la pandémie de la COVID-19 et poursuivra son chemin dès que les conditions sanitaires le permettent, pour couvrir l’ensemble des régions du Royaume.

Ce grand événement agricole a pour principal objectif de sensibiliser les différents acteurs et intervenants pour dynamiser le processus de mise en place des projets d’agrégation de nouvelle génération. C’est aussi l’occasion de faire le point sur l’état des lieux de l’agrégation agricole au niveau de chaque région et de présenter le nouveau dispositif réglementaire mis en place grâce aux deux nouveaux arrêtés d’application de la loi 04-12 sur l’agrégation agricole. Ces nouveaux textes portent non seulement sur une importante simplification et assouplissement des procédures mais aussi sur la révision des critères et des normes d’éligibilité, l’intégration de nouveaux modèles d’agrégation et de nouvelles filières et la mise en place d’un taux préférentiel pour les subventions octroyées au matériel d’élevage au même titre que pour l’aménagement hydro-agricole et le matériel agricole.

Les trois premières rencontres du roadshow organisées à Kénitra, Tanger et Casablanca ont connu un franc succès au vu du nombre, de la qualité et de l’intérêt suscité par les différents participants représentant les opérateurs, investisseurs, agriculteurs, administrations et institutions financières. Ils ont tous salué les efforts et la réactivité de l’Etat pour adapter ce modèle d’organisation et répondre ainsi à leurs attentes pour faire émerger des projets d’agrégation de nouvelle génération. Ils ont également exprimé la nécessité de poursuivre la tenue de ces rencontres de communication et de sensibilisation au profit des agrégateurs et agrégés potentiels.

En effet, le lancement des projets d’agrégation nouvelle génération dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030 permettra, notamment à travers l’organisation de ce roadshow, de franchir un nouveau palier dans l’implémentation du modèle de l’agrégation dans sa nouvelle forme, un modèle favorisé compte tenu des solutions qu’il présente à plusieurs problématiques structurelles du secteur.


Quelles sont les filières agricoles ayant manifesté le plus d’intérêt dans les projets d’agrégation agricole ?

L’agrégation agricole concerne l’ensemble des filières de production agricole notamment après l’élargissement des modèles d’agrégation dans le cadre du nouveau dispositif réglementaire. Toutefois, étant donné que les premières rencontres du roadshow ont été tenues au niveau des régions de Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la Casablanca-Settat, il a été enregistré une forte dynamique de certaines filières au niveau de ces régions à savoir : les fruits rouges, l’avocat, les viandes blanches et les cultures maraîchères.

A ce jour, l’équipe ADA, en coordination avec les équipes des DRA concernées, a déjà entamé le processus de formalisation d’une dizaine de projets d’agrégation de nouvelle génération. A noter que ces projets devraient permettre au secteur agricole marocain de faire face aux nouveaux défis liés notamment à la valorisation et à la commercialisation des produits agricoles. Défis qui ne peuvent être relevés sans la dynamisation de l’intégration des différents maillons des chaînes de valeur et ce, essentiellement à travers l’adoption de l’agrégation agricole comme étant une principale approche de structuration du secteur agricole et de renforcement de la compétitivité dans les marchés intérieurs et extérieurs.

Comment l’agrégation agricole permet-elle la souveraineté alimentaire du pays?

Le secteur agricole constitue l’un des fondements principaux de l’économie au Maroc avec une contribution au PIB national de l’ordre de 17%. Ainsi, le secteur agricole a réussi son pari de jouer un rôle moteur au vu de sa contribution à la création de la richesse nationale, à l’emploi et à la souveraineté alimentaire. Dans ce sens, il est à rappeler que le Maroc se situe parmi les premiers pays de la région MENA en matière de taux de couverture des besoins alimentaires de base (50 à 100% selon les produits).

S’agissant de l’agrégation agricole, il est à signaler qu’avant le Plan Maroc Vert, l’environnement juridique et institutionnel était caractérisé par l’absence de cadre formalisé régissant les relations entre les opérateurs de l’amont agricole et l’aval industriel. L’environnement juridique et les projets d’agrégation mis en œuvre sont le fruit du Plan Maroc Vert. En effet, l’Etat a promulgué en 2012 la loi n° 04-12 relative à l’agrégation agricole en vue de donner une impulsion à ce modèle novateur d’organisation des agriculteurs. Cette loi a pour objectifs de garantir une relation équitable entre les agrégateurs et les agrégés, de sécuriser les transactions des parties contractantes et de fixer les clauses obligatoires qui doivent figurer dans les contrats d’agrégation.

Par conséquent, l’agrégation agricole présente tous les avantages permettant de participer non seulement à la sécurité alimentaire mais également à la souveraineté alimentaire nationale, du fait qu’elle permet aux producteurs agrégés de commercialiser leur production dans un cadre contractuel sécurisé, d’éviter le passage par les intermédiaires et de bénéficier de l’encadrement et l’assistance technique de l’agrégateur afin de produire dans des conditions socio économiques optimales tout en utilisant durablement les ressources en eau et les sols agricoles.

A cet effet, nous pouvons dire que l’agrégation agricole est une solution de choix pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs agrégés et de, permettre une meilleure valorisation et commercialisation de la production agricole dans le cadre d’une agriculture durable.

Quid des projets de partenariat public-privé ?

Le bilan de l’opération du partenariat public-privé (PPP) autour des terres agricoles de l’Etat a connu une évolution significative à plusieurs niveaux. 1 585 projets (dont 720 projets de moins de 10 ha) ont été mis en place sur une superficie mobilisée de près de 112.000 hectares, avec un investissement prévisionnel de 22,6 milliards de DHS permettant de créer à terme 63.000 emplois. Ces projets concernent les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, l’Oriental, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Beni Mellal-Khénifra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa, Dakhla – Oued Eddahab et Guelmim- Oued Noun.

Sur la base des résultats de la dernière évaluation de l’opération du partenariat public-privé, l’état des réalisations est très satisfaisant et reflète un fort engagement de la part des partenaires. Ces investissements concernent principalement les aménagements hydro-agricoles et fonciers (5,31 Milliards de Dirhams), la plantation et l’installation des serres (3,24 Milliards de Dirhams), les unités de valorisation (2,26 Milliards de Dirhams), l’élevage (1,11 Milliards de Dirhams), l’acquisition du matériel agricole (1,48 Milliards de Dirhams).

L’opération du partenariat permet la mise en place de projets agricoles durables et pérennes contribuant ainsi amplement à la mise à niveau du secteur agricole. En effet, cette opération a constitué un levier important pour l’extension du système d’irrigation avec l’équipement de     44 704 ha en irrigation localisée et la mise en place de l’infrastructure hydro-agricole nécessaire notamment les bassins d’accumulation d’eau dont le nombre s’élève à 677 avec une capacité totale de 25 millions de m3. En matière de production végétale, 46 083 ha ont été plantés dont 17 603 ha d’agrumes, 13 473 ha d’olivier et 3 366 ha de vigne. La mise en place de serres a concerné 1 926 ha dont 1 185 ha de fruits rouges et en ce qui concerne la production animale, les réalisations ont porté sur l’acquisition de 33 828 têtes de bovins, ovin et caprins, de 847 114 poussins et la construction de 213 bâtiments d’élevage moderne et 135 bâtiments d’élevage avicole.

Cette opération a permis également la mécanisation des exploitations concernées avec l’acquisition de près de 6 000 unités dont 1 575 tracteurs, 2 201 unités en matériel de travaux du sol, et 1 361 unités de matériel de traitement. Quant à la valorisation de la production, l’opération de partenariat a permis jusqu’à présent l’installation de près de 132 unités de valorisations modernes dont principalement 45 unités de conditionnement, 31 unités de trituration des olives et 23 unités frigorifiques.

Sur le plan social, les projets de partenariat ont eu un impact social très important. Ainsi, 45 000 emplois ont été créés, dont 860 ingénieurs, 1.900 techniciens agricoles, 8 490 emplois permanents et 33 710 emplois occasionnels. Les filières agrumicoles et oléicoles concentrent 69% des emplois créés.

Quel bilan d’étape pour la stratégie d’accompagnement des producteurs de produits de terroir ?

Comme vous le savez, l’ADA porte un appui fort aux groupements producteurs des produits du terroir depuis l’avènement du Plan Maroc Vert et actuellement dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030 qui vise à renforcer davantage cet appui.

A ce titre, plusieurs actions ont été menées pour l’accompagnement et l’encadrement des coopératives dans le milieu agricole et rural, à travers notamment l’encouragement et le renforcement du mouvement organisationnel en agriculture autour des projets agricoles, le renforcement des capacités techniques et managériales des coopératives, le conseil agricole, l’appui à la labellisation, la promotion et la commercialisation des produits agricoles.

Ainsi, la mise en œuvre de la stratégie de développement de la commercialisation des produits du terroir, s’est traduite par le lancement par l’ADA d’une multitude de chantiers et programmes, à savoir l’accompagnement des groupements des produits du terroir par le lancement de 7 programmes de mise à niveau de groupements producteurs des produits du terroir, qui ont touché 330 groupements, représentant 980 coopératives relevant de toutes les régions du Royaume. L’ADA a aussi veillé à la mise en œuvre des conventions de partenariat signées avec les enseignes de la grande distribution (Marjane, Aswak Assalam , Label’Vie Carrefour) à travers l’organisation de plusieurs rencontres B to B entre les acheteurs desdites enseignes et les groupements des produits du terroir, ce qui a permis de référencer 70 groupements représentant 164 coopératives et plus de 5.935 petits agriculteurs, pour commercialiser divers produits du terroir au niveau des surfaces desdites enseignes. Il est aussi important de savoir que l’ADA a assuré un accompagnement de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour le lancement du Marché Solidaire à Oasis-Casablanca, construit en faveur des groupements producteurs de produits du terroir, et a contribué au montage de ce projet, l’identification et la mobilisation des groupements des produits du terroir pour leur référencement au niveau dudit Marché. Ainsi, les 215 groupements référencés ont pu introduire au niveau dudit marché divers produits du terroir.

L’ADA a aussi veillé dans le cadre du renforcement de la notoriété des produits du terroir marocain, à la mise en place du label collectif « TERROIR DU MAROC » en tant que marque collective pour la promotion des produits du terroir marocain et le positionnement d’une offre commune desdits produits. Depuis l’institution du Comité d’Homologation pour l’usage dudit label, l’ADA a procédé à l’octroi des autorisations d’usage au profit de 672 produits du terroir émanant de 190 groupements producteurs (soit 371 coopératives) répartis sur 12 régions du Royaume.

Il faut aussi signaler que l’ADA a organisé depuis 2014, quatre éditions du Concours Marocain des Produits du Terroir afin de mettre en valeur les meilleurs produits du terroir marocains et de promouvoir leur qualité auprès des consommateurs au niveau des marchés nationaux et internationaux.

A l’échelle internationale, l’ADA a également œuvré à la promotion desdits produits, à travers la participation à plusieurs manifestations internationales, telles que le Salon International de l’Agriculture de Paris (SIA), le Salon international de l’Alimentation à Abu Dhabi (SIAL ME) et la Semaine Verte de Berlin (SVB). Lors de ces manifestations, une série de rencontres B2B a eu lieu, dans le but de conclure des partenariats pour l’export solidaire des produits du terroir sur les marchés ciblés. A ce jour, 256 groupements producteurs de produits du terroir, représentant 747 coopératives et plus de 24 148 petits agriculteurs dont 9 418 femmes adhérentes soit 39% des adhérents des groupements ont pris part aux dits salons.

Pouvez-vous nous parler de vos chantiers pour 2022 ?

Dans le cadre de la stratégie « Génération Green 2020 – 2030 », plusieurs chantiers sont en cours d’élaboration par l’ADA. Le premier chantier porte sur la valorisation d’un million d’hectares des terres agricoles collectives, au profit des ayants-droit, des jeunes et des investisseurs. Ce programme est mis en œuvre en étroite coordination entre les Départements concernés (Ministères de L’intérieur et des Finances), et ce en pleine harmonie avec la réforme du cadre légal et réglementaire des collectivités ethniques et la gestion de leurs biens notamment les terres collectives agricoles, que ce soit pour la location ou la melkisation. L’ADA poursuivra également ses activités en matière de mobilisation du foncier agricole en faveur de l’investissement privé dans le cadre de l’opération du partenariat public-privé moyennant le lancement de nouveaux appels d’offres de location longue durée autour des terrains domaniaux et habous, et ce au fur et à mesure de la disponibilité de terrains assainis.

De plus, l’ADA s’est vue confier le pilotage d’un nouveau chantier stratégique pour le développement économique du monde rural, à savoir encourager l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles. Dans ce cadre, l’ADA prévoit pour cette année la poursuite de ses efforts pour l’opérationnalisation de ce chantier à travers la réalisation d’un ensemble d’actions à savoir, l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour le développement de l’entreprenariat des jeunes dans les métiers agricoles, para-agricoles et digitaux, portant sur l’offre globale de l’entrepreunariat des jeunes et sa déclinaison régionale ainsi que les mécanismes de mise en œuvre, le développement des outils de travail du programme à travers l’élaboration de guides filières adaptés aux jeunes entrepreneurs et la constitution d’une banque de projets d’entrepreunariat, le financement, les idées de projets, les services, la formation, le conseil, les procédures, etc. Citons aussi le  lancement d’un concours national pour la sélection et l’accompagnement de  jeunes porteurs de projets innovants dans le domaine de l’agriculture digitale et climato-intelligente, le suivi de l’opérationnalisation du programme notamment la mise en place d’un  Centre Régional des Jeunes Entrepreneures Agricoles (CRJEA) au niveau de chaque région du Royaume pour l’encadrement, l’accompagnement et le coaching de proximité des jeunes porteurs de projet en lien avec le secteur agricole et agroalimentaire, ainsi que la  coordination du programme à l’échelle nationale et le suivi des réalisations.  

En ce qui concerne l’agriculture solidaire dans le cadre de la Génération Green, comme vous le savez, une nouvelle approche a été mise en place visant la capitalisation des résultats des projets solidaires du Plan Maroc Vert et œuvrant pour une nouvelle génération des projets solidaires basés sur une intervention globale qui prend en compte la vocation du territoire et la valorisation des ressources locales, le ciblage des catégories sociales les plus vulnérables notamment les petits agriculteurs, les jeunes et les femmes dans les zones marginales, les systèmes de production adoptés par les agriculteurs et la mobilisation des acteurs territoriaux autour d’un projet de revitalisation du territoire dans l’objectif de renforcer la convergence des interventions et d’améliorer l’efficacité, l’efficience et la pérennité des investissements  à entreprendre. 

Par ailleurs, l’ADA continuera les divers chantiers en cours d’exécution se rapportant à l’encouragement de l’investissement, les projets d’agrégation, les projets solidaires, etc.

En ce qui concerne l’agrégation agricole nouvelle génération, et comme cela a été relaté ci -dessus, l’ADA compte poursuivre le roadshow national et renforcer davantage sa campagne de sensibilisation et de communication. De plus, des actions de prospection, de démarchage et d’accompagnement des agrégateurs potentiels seront mises œuvre en tenant compte des spécificités de chaque filière et de chaque territoire et ce, en collaboration avec les différentes Directions Régionales de l’Agriculture.

Quant aux produits du terroir, 2022 sera une année pour l’encouragement de nouvelles formes d’organisations des bénéficiaires (coopératives entrepreneuriales, TPE de jeunes, agrégation, consortiums, etc.), ainsi que la mise en œuvre de nouveaux mécanismes et outils spécifiques d’accompagnement. Le programme d’action de l’ADA concernant le développement des produits du terroir et l’amélioration de leur commercialisation à l’échelle nationale et internationale, portera principalement sur un encadrement et une formation renforcée et étendue à un maximum de producteurs et leurs organisations sur les aspects relatifs aux différents maillons de la chaîne de valeur,

l’encouragement des jeunes à reprendre l’activité de production, valorisation et commercialisation des produits du terroir au sein de différentes types d’organisation permettant l’émergence d’entités entrepreneuriales au niveau local dédiées à la production ou aux services y afférents (logistique, packaging, marketing…), le renforcement des actions de promotion des produits du terroir et la diversification de l’accès aux différents circuits de distribution modernes nationaux, la  prospection et la pénétration de nouveaux débouchés à l’international pour booster davantage les exportations des produits du terroir ainsi que le développement de la digitalisation dans le secteur des produits du terroir pouvant offrir une multitude de solutions, principalement, pour un accès facile et équitable à l’information et aux outils d’aide à la décision, une logistique efficiente, un accès à un marché plus large via l’E-commerce et les marketplace….

Pour ce qui est de la dimension du changement climatique et du développement durable, et précisément de la finance climat, il est important de signaler que l’ADA enclenchera, durant cette année, son processus de ré-accréditation auprès du Fonds d’Adaptation (FA), pour la période 2022-2027, pour la 2ème fois, après avoir eu la 1ère ré-accréditation en 2017.

L’ADA poursuivra activement en tant qu’entité accréditée auprès du Fonds Vert pour le Climat (FVC) et le Fonds d’Adaptation (FA), la mobilisation de fonds pour la mise en œuvre de projets résilients aux changements climatiques, et appuiera également les initiatives prévues dans le cadre de la stratégie Génération Green, notamment celles promouvant une transition vers une agriculture intelligente face au climat.

Comment covid19 a-t-il impacté vos actions et prévisions ?

La propagation de la pandémie COVID-19 a eu, à l’instar de tous les secteurs, quelques impacts négatifs, mais l’ADA a continué ses missions normalement et a même renforcé ses actions afin d’alléger ces impacts négatifs sur les agriculteurs. A titre d’exemple, le secteur des produits du terroir a été touché suite à l’annulation des salons nationaux et internationaux, ce qui a impacté directement la commercialisation de ces produits.

Ainsi, pour atténuer les répercussions que certaines coopératives productrices ont subies à cause de cette pandémie, une stratégie de soutien a été adoptée par l’ADA, et qui repose sur le renforcement de la présence des produits du terroir sur le marché national à travers le lancement de plusieurs actions. Ainsi, durant cette période exceptionnelle, les différentes enseignes de la GMS ont intensifié les volumes des commandes en produits du terroir pour assurer les besoins des consommateurs. Aussi, les actions de promotion et de communication menées au niveau des magasins par l’ADA ont permis d’inciter les consommateurs à l’achat de cette gamme de produits aussi bien pour l’usage cosmétique que pour l’alimentaire. Dans ce sens, les groupements référencés au niveau de la GMS ont continué à commercialiser leurs produits et approvisionner massivement les magasins de la GMS nationale (Marjane, Aswak Assalam, Label’Vie et Carrefour). Également, le « Marché Solidaire Oasis » à Casablanca a maintenu ses activités commerciales durant cette période avec les groupements qui y sont référencés.

Aussi, l’Agence a travaillé sur la mise en place de solutions innovantes pour remédier aux difficultés de commercialisation rencontrées à cause de ladite pandémie, d’où est née l’idée de la mise en place de deux kiosques coopératifs à Agadir et à Rabat pour faire profiter 248 coopératives issues des 12 régions du Royaume (et plus de 1300 articles) afin de faire écouler leurs produits et améliorer leurs revenus.

Dans le même sens, l’Agence œuvre pour la mise en place d’une e-vitrine dédiée à la promotion digitale des produits du terroir, une belle opportunité pour étendre l’accessibilité de ces produits à tous les consommateurs, ce qui se répercutera d’une manière très positive sur les GIE et les coopératives. En matière d’agriculture solidaire, beaucoup d’efforts sont menés pour formaliser et lancer une quarantaine de projets dans les différentes régions du Royaume. Pour cela, l’ADA a renforcé ses activités d’accompagnement des structures de terrain ainsi que des organisations de bénéficiaires.

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