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Climat: Le Policy Center avertit sur le coût de l’inaction

Dans un Policy Brief publié par le Policy Center for the New South, Rim Berahab et Uri Dadush s’interrogent sur la manière dont le Maroc progresse sur le volet atténuation de ses objectifs de contribution déterminée au niveau national (CDN), sur ce qu’il peut promettre et sur les principaux défis auxquels il fait face pour tenir cette promesse. L’accent a également été mis sur les mesures politiques les plus importantes que le Maroc devrait prendre pour accélérer la décarbonisation.

Malgré des avancées significatives en termes de décarbonisation, les performances globales du Maroc sont en deçà de ce qui était escompté. Pour atteindre les objectifs de sa CDN, le Maroc doit ainsi décélérer considérablement ses émissions, ce qui peut constituer un défi important compte tenu des implications financières et sociales de la transition énergétique. Il s’agit là d’un défi qui peut être relevé à l’aide de politiques appropriées. Parallèlement, les récentes initiatives de l’UE et des États-Unis visant à lier les politiques commerciales aux émissions de carbone envoient un message important au reste du monde : le coût de l’inaction en matière de politique climatique, en termes d’opportunités commerciales perdues, pourrait se faire sentir plus tôt que prévu.

Sur les objectifs et les performances du Maroc

Pour atteindre son objectif d’atténuation de 2016, le Maroc a œuvré à réduire sa dépendance aux importations d’énergie et en augmentant la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité. Les objectifs suivants ont été fixés :

  • Porter la part des énergies renouvelables à 42 % de puissance électrique installée d’ici 2020 et à 52 % d’ici 2030, 
  • Améliorer l’efficacité énergétique de 12 % en 2020 et de 15 % en 2030, 
  • Réduire les subventions aux combustibles fossiles, 
  • Augmenter l’utilisation du gaz naturel.

Malgré d’importantes réalisations, les résultats obtenus restent en deçà de ces objectifs. Il est donc nécessaire que le Maroc accélère la diversification de son mix électrique en réduisant, puis éliminant, le charbon. Il est vrai qu’au cours des deux dernières décennies, l’énergie éolienne et solaire a gagné du terrain au Maroc. La part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique total est désormais stable, à environ 4 % en 2019 par rapport à 1 % en 2000. Néanmoins, le taux de pénétration des énergies renouvelables reste inférieur aux objectifs élevés fixés.

Atteindre les objectifs à l’horizon 2030

Le Maroc pourrait réduire ses émissions de 40% par rapport au scénario de référence cours normal des affaires (CNA) d’ici 2030 en prenant certaines mesures :

  • Accroître considérablement l’électrification des secteurs d’utilisation finale, y compris l’adoption de véhicules électriques (VE)
  • Augmenter l’utilisation des énergies renouvelables, principalement dans la production d’électricité. Le secteur résidentiel peut lui aussi réduire considérablement ses émissions de GES

Ces mesures peuvent contribuer à réduire la facture énergétique marocaine de manière significative, qui représentait environ 7% du PIB du Maroc en 2019, notamment grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables. Cependant, des investissements importants seront nécessaires pour mettre en œuvre ces mesures et ainsi réduire le coût de la transition énergétique.

Fait encourageant, la ministre marocaine de la transition énergétique et du développement durable a déclaré, à la COP 26, que le Maroc ferait preuve de son leadership en tant que nation engagée dans la lutte contre le changement climatique, en assumant sa part de responsabilité pour la communauté internationale. Elle a également souligné la volonté du Maroc d’accéder à de nouvelles sources de financement climatique, notamment en attirant davantage d’investissements étrangers et privés pour l’aider dans son effort de décarbonisation.

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