BAM: La croissance s’établirait à 3% en 2022
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mercredi 13 octobre sa troisième session trimestrielle de l’année 2021.
Le Conseil a noté qu’en 2022, la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant un repli de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6% de celle des activités non agricoles.
Ainsi, selon les projections actualisées de Bank Al-Maghrib, le PIB en termes réels terminerait l’année en cours avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier. Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6% de celle non agricole.
Sur la base de l’ensemble de ces évaluations, le Conseil a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%.
S’agissant des échanges extérieurs, les données à fin août indiquent une accélération généralisée de la reprise du commerce de biens. Cette dynamique se poursuivrait avec une hausse des exportations de 22,6% en 2021 puis de 5,9% en 2022, tirées principalement par les ventes du phosphate et dérivés et de la construction automobile. En parallèle, les importations s’accroîtraient de 19,6% en 2021, traduisant essentiellement les augmentations prévues des achats de biens d’équipement et de consommation, ainsi que l’alourdissement de la facture énergétique, avant d’accuser une décélération de leur rythme à 4% en 2022.
Par ailleurs, les restrictions sanitaires continuent de peser sur les recettes voyages avec une nouvelle baisse de 8,6% à 33,3 milliards de dirhams prévue en 2021 après celle de 53,7% en 2020. En 2022, sous l’hypothèse d’un allègement significatif de ces mesures, ces recettes connaitraient un rebond à 60,7 milliards, un niveau qui reste toutefois bien en deçà de celui de 78,7 milliards enregistré en 2019. Pour leur part, après un accroissement de 4,9% en 2020, les transferts des MRE afficheraient une progression importante de 27,7% en 2021 pour atteindre un record de 87 milliards de dirhams, avant de baisser de 5% à 82,7 milliards en 2022.
Dans ces conditions, le déficit du compte courant se creuserait de 1,5% du PIB en 2020 à 2,5% en2021 avant de s’alléger à 1,4% en 2022. S’agissant des flux d’investissement direct étranger, ils devraient osciller autour de l’équivalent de 3% du PIB sur l’horizon de prévision. Tenant compte, en particulier, des financements extérieurs prévus du Trésor et de l’allocation de DTS de 10,8 milliards de dirhams, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 335 milliards de dirhams à fin 2021 et à 345,1 milliards à fin 2022, soit l’équivalent de plus de 7 mois d’importations de biens et services.
Concernant les conditions monétaires, le taux de change effectif réel devrait terminer l’année avec une augmentation de 0,4%, résultat de l’appréciation nominale du dirham et d’un niveau d’inflation nationale inférieur à celui des partenaires et concurrents. En 2022, il devrait se déprécier de 1,9% en lien avec le repli de la valeur nominale de la monnaie nationale. Quant aux taux débiteurs, ils ont enregistré une baisse trimestrielle de 13 points de base au deuxième trimestre qui a bénéficié principalement aux entreprises. Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, sa progression a connu un léger ralentissement à 3,3% au deuxième trimestre, reflétant en particulier la décélération des prêts accordés aux entreprises non financières privées après la fin de certains programmes de soutien mis en place en 2020 dans le cadre de la réponse à la crise de la Covid-19. Il devrait terminer cette année avec une hausse de 3,7% puis augmenter de 3,8% en 2022.
Au plan des finances publiques, l’exécution budgétaire au terme des huit premiers mois de l’année fait ressortir un déficit de 48,8 milliards de dirhams, en creusement de 2,2 milliards d’une année à l’autre. Les recettes ordinaires se sont améliorées de 9,3%, tirées par la hausse du produit fiscal de toutes les catégories d’impôt à l’exception de celui au titre de l’IS qui est ressorti en recul. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 8%, en lien notamment avec les augmentations des dépenses de biens et services, des transferts aux Collectivités Territoriales et de la charge de compensation. Intégrant une réduction du stock des opérations en instance d’un montant de 18,5 milliards, le déficit de caisse s’est établi à 67,4 milliards, au lieu de 48,2 milliards à la même période en 2020. Ce besoin a été couvert par des ressources intérieures d’un montant net de 59 milliards, des produits de cessions de participations de l’Etat pour 5,4 milliards et par un flux net extérieur positif de 3 milliards. Tenant compte de ces évolutions, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’améliorer, selon les projections de Bank Al-Maghrib, passant de 7,6% du PIB en 2020 à 7,3% en 2021 et à 6,8% en 2022.