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Peace Index: L’instabilité politique en aggravation dans 46 pays

La 5e édition d’APSACO, l’une des conférences phares du Policy Center for the New South, organisée en ligne sur les pages Facebook et YouTube du Think tank, s’est poursuivie le 22 juin 2021 avec un atelier de présentation du Global Peace Index de l’Institute for Economics & Peace (IEP, Bruxelles) et deux panels.

Le Global Peace Index

Serge Stroobants, Directeur Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient de l’IEP, a présenté la 15e édition du Global Peace Index. Cet outil est construit avec 23 indicateurs de mesure des conflits, de la sécurité et de la militarisation des sociétés. En 2020, la détérioration a été faible (0,07 %), 73 pays ayant vu leur situation s’aggraver, contre 87 ayant au contraire gagné en paix. Les manifestations violentes ont fortement augmenté, liées à la pandémie, de même que l’instabilité politique, en hausse dans 46 pays. L’Index ne recense pas moins de 5 000 incidents violents dans le monde en 2020 liés à la crise Covid-19, tandis que l’impact à long terme de la pandémie sur les crimes violents et le suicide reste encore flou.

L’Ukraine et l’Irak ont connu les plus fortes améliorations, tandis que le Burkina Faso et la Biélorussie ont connu les pires reculs. La région MENA a connu la plus forte amélioration, mais reste la zone la moins pacifiée du monde. L’Amérique du Nord, au contraire, a le plus régressé en 2020, en raison de manifestations violentes.

« Comprendre pour mieux agir : les différents rôles des femmes dans l’extrémisme violent »

Les femmes sont devenues une cible dans le Bassin du lac Tchad, enlevées par Boko Haram pour des mariages forcés ou des rançons, a rappelé Rida Lyammouri, spécialiste du Sahel et Senior Fellow du Policy Center. Cependant, l’information manque sur le rôle des femmes dans les conflits en général. Autre défi : « Les groupes extrémistes violents sont perçus comme protecteurs, plutôt que comme des menaces, dans bien des endroits du Sahel où l’État est absent. Ce qui complique les efforts de prévention ».

« Nous savons que des femmes sont impliquées dans le terrorisme au Nigeria, notamment dans les attentats kamikazes, plus meurtriers quand ils sont perpétrés par elles que par des hommes », a affirmé Nayanka Paquete Perdigão, « Program Associate» au Global Internet Forum to Counter Terrorism (GIFCT). La recherche existante montre, par ailleurs, que toutes les femmes participant à des groupes islamistes radicaux ne sont pas radicalisées elles-mêmes. Elles se trouvent en contact avec Boko Haram pour diverses raisons – dont la pauvreté et la dépendance financière à l’égard des hommes.

« Renforcement de la présence et de la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix »

Lors du dernier panel de la conférence APSACO, Tigist Yeshiwas Engdaw, Conseiller Senior de l’UNDP sur la pacification et la réconciliation auprès du ministère éthiopien de la Paix, a dressé cet amer constat : « Le sommet de la chaîne de décision dans les processus de paix est toujours sous domination masculine ». Pourtant, « l’exemple du Liberia montre que la présence d’une femme peut contribuer à pacifier un pays ».

Avec 8 000 femmes membres d’opérations de maintien de la paix, elles ne représentent que 5 % des effectifs, a indiqué Younes Abouyoub, Directeur de la Division des Nations unies sur la gouvernance et la construction de l’État pour la région MENA. Un bon point pour l’Afrique : le continent affiche une longueur d’avance, avec 65 % de femmes parmi les civils et militaires déployés dans des opérations de maintien de la paix. Pour Dominique Trinquand, ancien Chef de la mission militaire française auprès des Nations unies et de l’Otan, la présence des femmes est bénéfique pour réfréner l’instinct violent des soldats masculins, et le sujet n’est « pas à débattre : le nombre de femmes doit augmenter dans les troupes ».

Rama Yade, Directrice de l’Africa Center de l’Atlantic Council, a affirmé que les femmes peuvent jouer un rôle clé dans la protection des civils, femmes et enfants, étant les premières cibles des conflits. Annette Leijenaar, Responsable de la recherche sur les Opérations de paix et la construction de la paix à l’Institute for Security Studies (ISS), a plaidé pour le comptage précis des femmes dans les opérations de maintien de la paix, et affirmé qu’au rythme actuel, il faudrait 700 ans pour parvenir à la parité au niveau managérial dans la société.

CITATION Tigist Yeshiwas  - APSACO 2021 (FR).jpg

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