EconomieFlashLa Une

Industrie : L’OMTPME met à nu MHE

Le rapport de l’Observatoire Marocain de la TPME(OMTPME) a mis à nu les défaillances du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) que son initiateur, Moulay Hafid ELALAMY, Ministre de l’Industrie, cherchait à cacher. L’analyse sectorielle montre des tendances baissières pour l’Industrie manufacturière. Ainsi, la part des entreprises relavant de cette activité dans le nombre total des Entreprises Personnes Morales Actives (EPMA) est tombée de 6,8% en 2016 à 6,7% en 2017 et 6,6% en 2018.  

Il en est de même  pour les  emplois  déclarés, avec 17,9% de l’effectif total en 2018 au lieu de 18,4% en 2017, sachant que  l’industrie manufacturière se place en tête des employeurs du Maroc.

Cette courbe descendante contraste avec la dynamique prétendue du PAI qui fait grand bruit. Qu’en est-il alors de la dynamique des créations d’entreprises ? La répartition des créations d’entreprises montre que l’« industrie manufacturière » est  restée limitée en 2018 à 5,4% du total  au même niveau qu’en 2017. Sans oublier que 98,52% des créations dans cette branche relèvent de la micro entreprise.

L’industrie manufacturière a réalisé 24,1% du chiffre d’affaires (CA) global des EPMA en 2018. Le gros lot de ce chiffre est revendiqué par les grandes entreprises(GE) avec 78,9% du total. A souligner que les GE ne représentent que 2,1% du nombre total des entreprises de cette activité. Et pourtant, elle génère la plus grande part du CA à l’export des EPMA, soit 37,4%. Pour bien comprendre cette situation, il suffit de rappeler que l’analyse de la répartition sectorielle des exportations fait ressortir la dominance de l’industrie, principalement l’automobile  (26,3%), avec l’usine Renault-Nissan de Tanger. De là, on comprend pourquoi le positionnement des TPME à l’international est particulièrement limité dans  l’industrie manufacturière, avec une part de 22% contre 78% pour les GE.

La domination des grandes entreprises apparaît aussi au niveau de la valeur ajoutée créée par l’  industrie manufacturière, soit 74%. Sachant que cette branche arrive en pole position en termes de création de richesses avec 20,8% ou 67,8  milliards de dirhams en 2018.   

La question qui se pose donc : à qui profite cette richesse? Et si MHE, l’un des ministres les plus riches du gouvernement, est pleinement convaincu de la profitabilité du secteur industriel, pourquoi ne s’y investit-il pas?  Ou bien il sait seulement se dévouer corps et âme aux secteurs sociaux, les plus rentables du pays… ?

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page