La crise va « changer profondément » nos économies, selon Lagarde
La crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 va « changer profondément » l’économie mondiale, vers plus d’écologie, de numérisation et dans les modes de travail, et l’Europe est en « excellente position », a estimé samedi la présidente de la BCE Christine Lagarde.
Cette crise « va être une accélération de transformations qui étaient déjà latentes dans nos économies », a prédit la présidente de la Banque centrale européenne, présente en visioconférence aux rencontres économiques d’Aix-en-Seine à Paris.
« En fabrication, en travail, en commerce, ce que nous venons de vivre va accélérer les transformations et va entraîner probablement une évolution vers un mode vie plus soutenable et plus écologique », a-t-elle ajouté.
Elle a notamment évoqué le télétravail, qui va « transformer les modes de fonctionnement de l’ensemble des salariés », au moins des pays développés, et « l’accélération de la numérisation, dans les services ou l’automatisation dans les industries ».
« On estime en ce moment que la crise devrait entraîner une contraction des chaînes d’approvisionnement de l’ordre de 35% et une augmentation de la robotisation dans les industries de l’ordre de 70 à 75% », a indiqué Mme Lagarde.
Par ailleurs, du fait du confinement qui a concerné au même moment la majorité des habitants de la planète, le commerce en ligne s’est fortement développé.
Cette évolution devrait encore s’accélérer à l’avenir « au détriment du commerce plus traditionnel », a-t-elle ajouté.
Face à ces transformations, « l’Europe est en excellente position pour prendre cette transition en marche », a-t-elle jugé. Le continent « héberge déjà le plus vaste secteur d’économie circulaire et d’innovation écologique au monde », a noté Mme Lagarde, ajoutant que l’euro était la première monnaie utilisée pour l’émission d’obligations vertes.
Elle a toutefois estimé que cela ne serait « pas suffisant » et qu’il faudrait mettre en place « un cadre de politique économique qui permette de mobiliser les financements » nécessaires. AFP