Plus de 60% des Marocains décident d’annuler leurs voyages durant la période estivale 2020 à cause des effets dramatiques de la pandémie coronavirus. Quant aux voyages à l’étranger, ils sont moins de 15% à planifier un séjour touristique hors frontières nationales, selon les résultats d’un mini-sondage réalisé par la rédaction. En tête des motifs de rester chez soi, il est évoqué le budget des touristes marocains, touché de plein fouet par les conséquences économiques et sociales de la covid19. A la baisse des revenus, vient s’ajouter une chute historique de la confiance des ménages dans la situation économique. Ce manque de confiance est doublé de l’effet psychique d’un risque de contamination et les craintes persistantes d’une deuxième vague de l’épidémie. « Les familles craignent que leurs enfants ou les personnes âgées comme leurs grands parents soient contaminés », est-il expliqué.
Au-delà des pertes de revenus, les familles marocaines décident d’annuler leurs voyages d’été cette année à cause des perturbations sans précédent subies par les écoles et universités. Ce qui n’a pas manqué de gripper la machine des cours et d’impacter la santé mentale des élèves et étudiants. Et par voie de conséquence, un effet négatif sur les habitudes de voyages, étant donné que plus de 70% des Marocains voyagent durant les mois juillet et août, période des vacances scolaires. Laquelle s’annonce très difficile pour les Marocains résidents à l’étranger(MRE) qui contribuent considérablement à la promotion du tourisme intérieur.
Il ne faut perdre de vue que sont nombreuses les familles marocaines qui ne voyagent sans l’accompagnement et le soutien des MRE, confrontées cette année à la double peine de chute des revenus et la fermeture des frontières.
Les personnes sondées motivent leur décision aussi par l’annulation par les autorités des événements culturels, sportifs et de loisirs. Les festivals, les clubs, les parcs d’attractions, les activités de plage et randonnée, les musées…autant de produits touristiques qui animent et passionnent les touristes marocains. L’analyse de leur profil montre que plonger dans la foule reste parmi les attractions touristiques qui font déplacer nos concitoyens.
En plus de la préférence produit, les interviewés taxent du doigt la non disponibilité des moyens de transport (autocar, taxi, train) et les risques sanitaires qui va avec.
A souligner enfin que le redémarrage du tourisme intérieur est loin d’être une sinécure, d’autant plus qu’il est porteur d’opportunités d’emplois pour des millions de Marocains. Reste à savoir si « rester chez soi aujourd’hui pour pouvoir recommencer à voyager demain » pour paraphraser l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).