Un bon nombre de violations des règles déontologiques de la profession du journalisme ont été commises durant la pandémie de la covid19. C’est en substance ce qui ressort du rapport d’étape Covid19 publié par la Commission éthique et déontologie relavant du Conseil national de la presse(CNP). «De multiples violations, bien qu’isolées, de l’éthique professionnelle ont été identifiées pendant cette période de confinement Covid 19 », est-il souligné. Le CNP prévient que le non-respect de la charte déontologique peut entraîner la condamnation des supports médiatiques contrevenants. Cette condamnation vise les marchandages faits avec cette crise sanitaire sous couvert de prétendus « conseils de presse » en vue de se démarquer, attirer plus de visiteurs et gagner en nombre de followers sur les réseaux sociaux. Pour cela, tous les moyens sont bons : « mensonge ; plagiat ; non-respect de la vie privée, des données personnelles des droits de propriété intellectuelle et du droit à l’image ; discrimination, atteinte à la dignité humaine, notamment les enfants… », peut-on lire. Tous ces manquements aux obligations professionnelles engagent la responsabilité professionnelle, la responsabilité envers la société, le devoir d’indépendance et d’intégrité des journalistes et supports médiatiques concernés. Ce sont pour la majorité absolue des sites électroniques arabophones.
Il faut dire que l’épidémie de Coronavirus a remis au goût du jour non pas seulement la problématique épineuse de l’éthique du journalisme, mais aussi les compétences et les qualités indispensables pour pratiquer le métier de journaliste.
Conscients de ces lacunes, le Conseil national de la presse et le Comité d’éthique élaboreront une feuille de route pour développer et améliorer les pratiques des médias dans de telles circonstances exceptionnelles. Il s’agit de sensibiliser davantage sur les règles professionnelles et éthiques, organiser des sessions et des ateliers de formation thématiques, préparer des guides pratiques, renforcer l’institution de veille au sein du CNP, réactiver le projet d’éducation aux médias, etc.
Objectif : professionnaliser le métier du journaliste, mais aussi protéger la société, la réputation et la dignité des personnes, face à des violations flagrantes par la mise en œuvre des sanctions prévues par la loi.
