Coup d’accélérateur à la machine des crédits bancaires à l’épreuve de Coronavirus. La croissance du crédit aux entreprises privées est passée de 5,8% à 9,6% entre février et mars 2020, soit la hausse la plus importante depuis décembre 2011, souligne la dernière note de conjoncture de Bank Al Maghrib(BAM). Seulement que cette distribution de crédit semble prioriser les entreprises privées au dépens des ménages (ralentissement à 3,8%) et du secteur institutionnel (diminution de 3,6%)
Il faut noter aussi que l’accroissement des crédits observés recouvre en lui-même des disparités au niveau des taux débiteurs appliqués au premier trimestre de 2020. En effet, les grandes entreprises sont mieux loties (baisse de 5 pbs à 4,42%) que les TPME, dont les taux ont augmenté de 15 pbs à 5,83%.
La relance de la machine à billet au profit des entreprises privées recouvre des accélérations de 7,4% à 12,7% pour les facilités de trésorerie, de 6% à 9,9% pour les prêts à l’équipement et de 3,8% à 5,4% pour les crédits à la promotion immobilière sur la période février-mars 2020.
Toujours selon la même source, les données trimestrielles du mois de mars 2020 indiquent notamment une accélération des rythmes d’accroissement de 5,1% en décembre à 15% pour les crédits destinés au secteur du « commerce, réparations automobiles et articles domestiques » et de 23,7% à 62,5% pour ceux aux « industries extractives ». En revanche, les crédits en faveur des « industries alimentaires et tabac » et du secteur du « bâtiment et travaux publics » ont connu des baisses respectives de 4,4% et 1,6% après des augmentations de 9,9% et 1,5% un trimestre auparavant.
En somme, l’accroissement annuel du crédit bancaire s’est établi à 5,3% après 4,2% en février, résultat d’une accélération de 4,9% à 6,4% pour le crédit destiné au secteur non financier et d’un recul de 1,1% des prêts au secteur financier après une quasi -stagnation.
Chiffres marquants
- Les créances en souffrance se sont accrues en mars 2020 de 4,8%, en glissement annuel, pour les entreprises non financières privées.
- La monnaie fiduciaire a poursuivi son mouvement haussier, affichant une expansion de 12,6% en mars 2020 après celle de 8,1% en février.
- La position nette de change des banques est ressortie négative à 805 millions de dirhams à fin mars 2020, après un solde négatif de 3,5 milliards à fin février 2020.
- Les dépôts à terme ont connu une diminution de 10,1%, plus accentuée que celle de 9,8% observée en février.
