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Édito: J’aime, je partage!

édito du numéro octobre-novembre 2018

Par Mohamed Mounjid

La nature a horreur des médias sociaux. Cette machine infernale emportant tout sur son passage s’est complu à multiplier les conquêtes, à savourer le délire, à casser l’enthousiasme et le système de valeurs, à étancher sa soif inextinguible de vengeance, à semer les doutes au gré des goûts, des humeurs et des émotions frénétiques. Attention! Une poule n’y retrouverait pas ses poussins. Les réseaux sociaux qui vivent leur âge d’or nourrissent un énorme fouillis. Sous le choc de l’image et la magie de la désinformation, tout le monde ne réagit cependant pas de la même manière. Certes, n’importe qui partage n’importe quoi. Pourtant, partager à coup de « Like » est une grande responsabilité. Cela peut paraître ridicule, clownesque même, mais partager est d’abord penser aux conséquences de ses actes. Penser à la solidarité de la famille et au système des valeurs au bord de la faillite, à l’image de marque de l’entreprise prise de court, à la Souveraineté de l’État  aux aguets, à l’identité nationale et culturelle sérieusement menacée.  Penser à l’essence de son existence soi-même, aux frontières entre l’utile et le futile, le bon grain et l’ivraie.

On a du mal à croire que la culture du mouton de Panurge nous habite encore, arpente nos plateaux. Hélas, notre mansuétude n’est que du passé! Que faire alors ? Laisser aller les choses d’elles-mêmes, laisser pisser le mouton? On ne partage que ce qu’on aime. Ainsi, prône la religion; ainsi, dicte le bon sens. Crier à la dictature de la vérité ne veut aucunement dire que des médias ou des journalistes censés être responsables laissent débiter autant de mensonges, d’inepties, de conneries, d’histoires inintéressantes sur chacun.

Ne raconter des bêtises ou en nier l’existence que lorsque cela arrange nos politiciens revient à parier sur le mauvais cheval. Remplir le vide ne veut pas dire contredire nos propres croyances et nos obligations de diffusion d’informations fiables, recoupées et vérifiées.

Aujourd’hui, le village planétaire n’est plus un rêve d’enfant. Il fait face à un phénomène de société inédit, à une guerre presse-bouton qui ne dévoile pas son véritable visage. Détrompez-vous : la tromperie, c’est une stratégie de longue haleine! Des fantasmagories de l’algorithme au business des « fake news », beaucoup d’eau à couler sous les ponts.

 

 

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