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Croissance-Emploi : Je t’aime, moi non plus!

La relation entre la croissance économique et le marché de l’emploi au Maroc reste assez compliquée. Jugez-en par vous-même. La dernière note du HCP, fraîchement publiée, informe qu’en 2019, l’économie marocaine a créé 165.000 postes d’emploi. Toujours en 2019, la croissance économique s’établit à 2,3%, selon le HCP. Paradoxalement, 2018 enregistre une croissance plus élevée de 3%, mais avec une création de 111.000 emplois, inférieure à celle de 2019.

Selon les théories économiques, il existe une corrélation très forte entre la croissance du PIB et la création de l’emploi, quoi que le lien entre emploi et croissance économique n’est pas toujours direct.

Communiqué

 

En 2019,  l’économie marocaine a créé 165.000 postes d’emploi (+1,5%), résultant d’une création de 250.000 postes en milieu urbain et une perte de 85.000 en milieu rural, contre une création de 111.000 une année auparavant.

Le secteur des « services » a créé 267.000 emplois, celui des   » BTP »  24.000 et l’ »industrie y compris l’artisanat » 17.000, alors que le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » a perdu 146.000 emplois.

Dans ce contexte, avec une baisse de 33.000 personnes en milieu urbain et une hausse de 3.000 en milieu rural, le nombre total de chômeurs a baissé de 30.000 personnes au niveau national, s’établissant à 1.107.000 chômeurs.

Le taux de chômage est ainsi passé de 9,5% à 9,2% au niveau national ; de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural. Les taux de chômage les plus élevés affectent avec 13,5% les femmes, 15,7%  les diplômés et 24,9% les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

La population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées a atteint 385.000 personnes au niveau national, avec un taux de 3,5%. La population en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est de 616.000 personnes (5,7%).  Au total, 1.001.000 personnes souffrent de sous-emploi aux normes du BIT. Le taux global de sous-emploi est ainsi passé de 9,3% à 9,2%, au niveau national, de 8,4% à 8,3% en milieu urbain et de 10,6% à 10,4% en milieu rural.

Création nette d’emplois et une légère baisse des taux d’activité et d’emploi

En 2019, la situation du marché de travail a été marquée par la persistance de la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans et plus) s’est accrue, par rapport à 2018, à un rythme plus important (+1,6%) que celui de la population active (+1,1%). Le taux d’activité a, ainsi, reculé de 46% à 45,8% (-0,2 point) entre 2018 et 2019. Il a augmenté de 42% à 42,3% en milieu urbain (+ 0,3 point) et a baissé de 53,2% à 52,2% en milieu rural (-1 point). Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’activité est de 49,5 points (respectivement 71% et 21,5%).

Avec un accroissement de 1,5%, le volume de l’emploi s’est accru de 165.000 postes, résultat d’une hausse de 250.000 en milieu urbain et d’une baisse de 85.000 en milieu rural, contre une création nette de 111.000 postes une année auparavant.

Selon le statut d’emploi, 234.000 postes d’emploi rémunéré ont été créés entre 2018 et 2019, 233.000 en milieu urbain et 1.000 en milieu rural, contre une création 173.000 entre 2017 et 2018. L’emploi non rémunéré, constitué de 98% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 69.000 postes, résultant d’une création de 17.000 en zones urbaines et d’une perte de 86.000 en zones rurales, où elle était de 63.000 une année auparavant.

Le taux d’emploi a baissé de 41,7% à 41,6% (-0,1 point). Il a connu une augmentation de 0,7 point en milieu urbain et une baisse de 1 point en milieu rural. Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’emploi est de 46,9 points (respectivement 65,5% et 18,6%).

A l’exception de l’ »agriculture forêt et pêche », tous les autres secteurs d’activité économique ont contribué à la création d’emploi

 En tête, le secteur des « services », a enregistré une création nette de 267.000 postes, 223.000 en milieu urbain et 44.000 en milieu rural, ce qui correspond à une hausse de 5,7% du volume d’emploi dans ce secteur, contre une création de 142.000 emplois enregistrée une année auparavant.

De son côté, le secteur des « BTP » a créé 24.000 postes d’emploi au niveau national, 6.000 en milieu urbain et 18.000 en milieu rural, correspondant à une hausse de 2,1%, contre une perte de 30.000 emplois entre 2017 et 2018.

Le secteur de l’« industrie y compris l’artisanat » a créé, quant à lui, 17.000 emplois (4.000 en milieu urbain et 13.000 en milieu rural), correspondant à une hausse de 1,3%, contre une création de 44.000 une année auparavant.

Le secteur de l’« agriculture forêt et pêche » a, en revanche, perdu 146.000 emplois au niveau national, correspondant à une baisse de 3,9%,  résultat d’une perte de 160.000 emplois en milieu rural et d’une création de 14.000 en milieu urbain, contre une perte de 46.000 emplois entre 2017 et 2018.

Léger recul du chômage

 Entre 2018 et 2019, le nombre de chômeurs est passé de 1.137.000 à 1.107.000 personnes. Il a connu une baisse de 30.000 personnes (-2,6%), résultant d’une baisse de 33.000 personnes en milieu urbain et d’une hausse de 3.000 personnes en milieu rural. Le taux de chômage est passé de 9,5% à 9,2% au niveau national, de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural.

Persistance d’un chômage élevé parmi les jeunes, les femmes et les diplômés

Les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (24,9% contre 7,0% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus), les détenteurs d’un diplôme (15,7% contre 3,1% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme) et les femmes (13,5% contre 7,8% parmi les hommes). Le taux de chômage des détenteurs d’un diplôme de formation professionnelle est de 22,0%.  Il est nettement plus élevé parmi les femmes (33,1%) et les jeunes âgés de 15 à 29 ans (35,4%).

Un chômage de longue durée et de première insertion

Près de 6 chômeurs sur 10 (57,2%) sont à la recherche de leur premier emploi (50,9% parmi les hommes et 69,0% parmi les femmes). Plus de 2 chômeurs sur 3 (68,2%) sont à la recherche d’un emploi depuis une année ou plus (63,8% parmi les hommes et 76,3% parmi les femmes). D’un autre côté, 36,2% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.

Baisse relative du sous-emploi

Conformément aux recommandations du BIT, le sous-emploi est constitué, selon l’approche de l’Enquête nationale sur l’emploi,  de deux composantes, la première liée au nombre d’heures travaillées et la deuxième à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé.

S’agissant de la première composante, la population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées a atteint 385.000 personnes au niveau national, avec un taux de 3,5%. La population en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est de 616.000 personnes (5,7%). Au total, le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, est de 1.001.000 personnes au lieu de 1.010.000 personnes une  année auparavant au niveau national. Le taux de sous-emploi est, quant à lui, passé de 9,3% à 9,2% au niveau national, de 8,4% à 8,3% en milieu urbain et de 10,6% à 10,4% en milieu rural. Au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (10,3%) est presque le double de celui des femmes (5,5%). Dans les villes, il est presque de même niveau, respectivement 8,2% et 8,5%, alors dans la campagne, il est 5 fois plus important parmi les hommes (13,3%) que parmi les femmes (2,5%).

Situation régionale du marché du travail[1]

Cinq régions abritent 71,9% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Celle de Casablanca-Settat vient en première  position avec 22,9% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,6%), Marrakech-Safi (13,4%), Fès-Meknès (11,5%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%).

Trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à  la moyenne nationale (45,8%). Il s’agit de Casablanca-Settat (50%), Marrakech-Safi (47,4%) et Régions du Sud (46%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (41,6%) et de Souss-Massa (42,9%).

Par ailleurs, cinq régions concentrent près des trois quarts des chômeurs (71,6%) au niveau national; Casablanca-Settat vient en première position avec 25%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra avec 15,8%, Fès-Meknès avec 11%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 9,9% et l’Oriental avec 9,9%. Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (16,3%) et de l’Oriental (13,8%). Avec une acuité moindre, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (9,2%) à savoir Rabat-Salé-Kénitra (10,7%), Souss-Massa (10,3%) et Casablanca-Settat (10%). En revanche, les régions de Béni Mellal- Khénifra et de Drâa-Tafilalet enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 5,4% et 5,6%.

 

 

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