Les difficultés qu’occasionnent les allergies dans notre pays sont nombreuses: absence d’étiquetage des produits alimentaires, non existence de services hospitaliers d’allergologie, non disponibilité d’un produit médicamenteux vital en cas de crise tel l’adrénaline auto-injectable…
Et en cas de choc anaphylactique, le patient et sa famille sont démunis de toute solution à portée de main qu’est l’adrénaline auto- injectable (l’Epipen) que tout allergique grave doit avoir et qu’il peut s’injecter même à travers ses vêtements. Le manque de disponibilité de ce médicament est lourd de conséquences.
A cet effet, l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques «AMMAIS» organise la 9ème journée de l’auto-immunité, le samedi 23 novembre 2019 à Casablanca, sous le thème de l’allergie et maladies auto-immunes et systémiques.
Lors de ce colloque, Il s’agira de faire le point sur les derniers développements de la prise en charge des allergies et de mettre en lumière également le rôle des avancées scientifiques dans le diagnostic des allergies, reposant notamment sur la technologie de recombinaison génétique qui permet de reproduire des allergènes purifiés et d’identifier les protéines auxquelles les patients sont sensibilisés. Cette journée sera l’occasion aussi de faire un éclairage sur certaines maladies auto-immunes apparentées aux allergies (telles la maladie de Churg et Strauss).
Les maladies auto-immunes sont la conséquence d’un dérèglement du système immunitaire qui s’attaque aux propres constituants de l’organisme. On peut citer parmi elles: la maladie de Basedow, le lupus, la myasthénie, la sclérose en plaques, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, la maladie cœliaque, la maladie de Crohn, la maladie de Gougerot-Sjögren, le psoriasis. Ces maladies représentent la 3ème cause de morbidité après les affections cardiovasculaires et les cancers, en touchant environ 10 % des marocains dont 75 % sont des femmes.
L’allergie est également un dérèglement du système immunitaire qui s’emballe contre des éléments étrangers à l’organisme certes mais compétemment inoffensifs. Elle peut se manifester dans différentes régions du corps, y compris le système digestif. Les signes sont parfois discrets, comme l’apparition de rougeurs sur la peau, ou brutaux et potentiellement mortels, comme le choc anaphylactique, une réaction subite touchant tout l’organisme et, évoluant, en l’absence d’un traitement urgent, vers la chute de la tension artérielle, la perte de conscience et éventuellement le décès, en quelques minutes.
la réaction allergique se constitue par étapes : un premier contact du produit provoquant l’allergie (l’allergène) avec le système immunitaire conduit à la production d’anticorps (IgE spécifiques) qui se fixent sur des cellules de la peau et des muqueuses (mastocytes et polynucléaires basophiles). Lors du second contact avec l’allergène, ces IgE spécifiques activent ces cellules et entraînant la libération de médiateurs chimiques, dont le principal est l’histamine, qui donne une dilatation et une sortie des liquides hors des vaisseaux sanguins.
Les réactions auto-immunes, elles, peuvent être déclenchées de différentes façons. Certaines maladies auto-immunes peuvent partager le même mécanisme de constitution comme la destruction auto-immune des plaquettes ou des globules rouges. D’autres maladies auto-immunes peuvent emprunter leur présentation à des troubles allergiques : asthme, urticaire…
L’allergie et les maladies auto-immunes, impliquant toutes les deux le système immunitaire et partageant souvent les mêmes mécanismes de déclenchement, connaissent une réelle recrudescence ces dernières décennies. On l’impute à un lieu de vie aseptisé, un environnement pollué et une hyperperméabilité de la barrière intestinale à cause de l’utilisation intempestive d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et du stress.
