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Ces nouveaux chiffres inquiétants sur la fécondité et le mariage

Le Haut Commissariat au Plan a présenté, aujourd’hui, mercredi 30 octobre, son Rapport national sur la population et le développement au Maroc. Les conclusions ne sont guère reluisantes en matière de fécondité et de mariage. Les détails.

Evolution de la fécondité

En 1960, la fécondité culminait à 7 enfants par femme (figure 2). A cette époque le contexte socioculturel marocain était favorable à une forte fécondité. Les femmes se mariaient à des âges précoces (à 17 ans en moyenne) et la proportion de celles qui utilisaient les moyens contraceptifs ne dépassait guère les 8%. Les premiers signes de baisse de la fécondité ont été détectés à la fin des années 1970 et au début des années 1980. La fécondité se situait à 5,9 enfants par femme et la natalité (TBN) à 39,9‰. En 2014, la fécondité des femmes marocaines a atteint un niveau presque aussi bas que celui de la France (2 enfants par femme).

Actuellement, la fécondité est d’une valeur de 2,38 enfants par femme enregistrant une légère hausse par rapport à 2014 23.

Toutefois, la baisse de la fécondité, ne s’est pas opérée au même rythme dans les deux milieux de résidence. La réduction chez les citadines s’est manifestée dès la fin des années 1970. La fécondité des femmes rurales à cette époque se maintenait à un niveau très élevé et avoisinait 7 enfants par femme. La relative baisse perceptible a été à partir de 1982 (6,59 enfants). Elle a été corroborée en 1987, avec 5,95 enfants par femme24.

La fécondité des femmes rurales (ISF) est passée de 5,50 enfants par femme en 199125, à 4,25 enfants par femme en 199426, à 2,5 enfants par femme en 2014 Ainsi, en moins de cinq ans, la baisse de la fécondité dans le milieu rural, a été de plus d’un enfant par femme, soit autant qu’au cours des 25 années qui ont précédé. En 2018, une hausse de la fécondité rurale a été enregistrée par l’Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale 2018.

Elle a atteint 2,8 enfants par femme rurale. Si le changement du comportement fécond a été particulièrement spectaculaire chez les femmes rurales, la femme citadine se distingue déjà par un niveau très faible de sa fécondité qui est passée en dessous du seuil de remplacement des générations avec un indice synthétique de fécondité (ISF) de 2 enfants par femme en 2014 et une légère hausse en 2018 avec 2,12 enfants par femme urbaine.

La nuptialité

A l’indépendance, les femmes marocaines se mariaient en moyenne à 17 ans et les hommes à 24 ans. En 2014, les âges moyens au premier mariage atteignent des niveaux très élevés, 31,3 ans pour les hommes et 25,7 ans pour les femmes.

En 2018, ces âges sont de 31,9 ans et 25,5 ans respectivement pour les hommes et les femmes. Le passage d’un mariage précoce à un mariage de plus en plus tardif s’est opéré simultanément dans les deux milieux urbain et rural avec toutefois, une variation plus forte dans le premier milieu. En 2014, le célibat féminin a atteint des niveaux élevés à des âges critiques: presque le quart (24%) des femmes de 30-34 ans n’ont jamais été mariées et le célibat définitif concerne plus de 11% des femmes de 45-49 ans.

La prévalence contraceptive

Au Maroc, politique de planification familiale a été mise en œuvre depuis 1966, mais ne s’est intensifiée qu’à partir des années 1980. Très limitée dans les années 1960, où à peine 8% des femmes avaient recours à un procédé contraceptif, la prévalence contraceptive est passée à 19% en 1980, à 50,3% en 1995, et à 63% en 2003. En 2018, elle est de l’ordre de 70,8% selon l’Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale de 2018, avec 58,0% pour les méthodes contraceptives modernes et 12,8% pour les méthodes traditionnelles. Ainsi, la prévalence contraceptive a progressé entre 1979-80 et 2018 de 265% aussi bien pour l’ensemble des méthodes que pour les méthodes modernes.

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