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DISCOURS ROYAL : Les banques visées pour la première fois!

Une première dans les discours royaux ! Le Souverain s’attaque directement aux banques privées les invitant  à « s’associer à l’effort de développement national, à contribuer à la réussite de l’étape nouvelle dans laquelle nous nous engageons », affirme-t-il  aujourd’hui, vendredi 11 octobre, à l’occasion de l’ouverture de la 1-ère session de la 4ème année législative de la 10-ème législature. Ce rappel à l’ordre royal ouvre grand la voie à plusieurs pistes de réflexions et surtout d’interrogations.  À commencer par le timing choisi. « Vous devez aussi aborder cette année législative dans la perspective de l’étape nouvelle dont Nous avons esquissé les contours lors du dernier Discours du Trône », souligne le Souverain. C’est dire une rupture avec le comportement actuel des banques et leur culture du risque. Pour mieux comprendre le timinig, il vaut mieux contextualiser le message royal. L’économie nationale traverse une période délicate. Un contexte particulièrement étrange d’« inflation-déflation » met à rude épreuve toute solution envisagée par la banque centrale. Dans la mesure où les banques ne suivent pas. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lui-même reconnait ouvertement que la décision de réviser à la baisse le taux de directeur à 2,25% en 2016 n’a pas donné les effets escomptés jusqu’à aujourd’hui.

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L’avertissement royal tombe donc à pic, puisque la relance de la dynamique économique passe foncièrement par une baisse substantielle du coût de l’argent au Maroc.   « Nul besoin de rappeler que le dynamisme économique passe par le développement des transactions bancaires », avance-t-il. C’est ainsi que les prochains mois devraient apporter leur lot de contribution à la révision à la baisse aussi bien du taux directeur que des taux d’intérêt débiteurs.

L’autre paire de manches tient au management subsidiaire et à une culture limitée du risque dans les banques. « Je mesure parfaitement combien il est malaisé de faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire. Dans le même ordre d’idées, j’ai déjà souligné la nécessité de changer les mentalités au sein de l’Administration, pour mettre fin à des comportements préjudiciables au développement et à l’investissement », prévient le Souverain.   Bye bye la facilité et le confort. Bonjour Monsieur Risque !

EXTRAIT DES MESSAGES FORTS

 

« Aussi exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays. Cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus. À cet égard, outre l’engagement des banques auprès des grandes entreprises en termes d’appui et de financement, Nous les incitions à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement. Pour cela, elles doivent notamment simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit, s’ouvrir davantage aux auto entrepreneurs, financer les petites et moyennes entreprises ».

« À cet effet, Nous invitons le gouvernement et Bank Al-Maghrib, en coordination avec le groupement professionnel des banques du Maroc, à œuvrer à la mise au point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi. »

« Notre souhait est que ce plan, dont Je suivrai les différentes phases avec le gouvernement et le reste des parties prenantes, s’articule autour des axes suivants :

Premièrement : favoriser l’accès, aux crédits bancaires, du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entreprenariat et de bénéficier des meilleures chances de réussite.

Deuxièmement : soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités d’exportation, notamment vers l’Afrique, et leur permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie nationale.

Troisièmement : faciliter l’accès aux prestations bancaires et aux opportunités d’insertion professionnelle et économique, à l’ensemble des citoyens, en général et aux travailleurs du secteur informel, en particulier ».

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