CommuniquésEconomieFlash

Projet d’inscription du bassin Oued Noun en tant que site de Patrimoine Mondial

L’Académie du Royaume du Maroc organise les 26 – 27 septembre 2019 une journée d’étude sous le thème  » Le projet d’inscription du bassin Oued Noun en tant que site de Patrimoine Mondial ». La  conférence inaugurale sera prononcée par Mustapha NAÏMI, Anthropologue et spécialiste de l’histoire du Sahara – Institut universitaire de la recherche scientifique (IURS) – Université Mohammed V à Rabat sous le thème « Unité de l’Homme et  forme de priorité de l’espace dans l’Oued Noun », le jeudi 26 septembre 2019à 18h30.

Nombreux et divers sont les risques naturels ou d’origine humaine qui menacent les sites archéologiques dispersés dans la nature. En tant qu’éléments du patrimoine archéologique, ces sites matérialisent des vestiges et autres traces de l’existence de l’humanité. Lorsqu’ils ne peuvent plus servir de vestiges ou de monuments du passé, ils disparaissent et avec eux disparaît leur valeur culturelle et identitaire. Il devient impossible de les faire bénéficier de mesures de contrôle et de protection juridique des risques naturels, des destructions délibérées, ou encore des destructions non-intentionnelles dans le cadre de l’aménagement du territoire. De ce fait, les atteintes à leur intégrité nécessitent d’exiger l’application des lois face à des entreprises de travaux peu scrupuleuses ou des pilleurs et receleurs de vestiges anciens. C’est pourquoi, consciente que l’ampleur de la tâche de sauvegarde par protection, fouille ou aménagement permettent de retracer le développement de l’histoire de l’humanité et de sa relation avec l’environnement naturel, l’Académie du Royaume du Maroc participe à la prise en charge de cette responsabilité en organisant avec l’INSAP un Atelier National  et la Direction du Patrimoine (Ministère de la Culture) des journées d’études et de faisabilité pour l’inscription des groupes des Oasis de l’Oued Noun dans la liste du patrimoine mondiale. Ces chapelets d’oasis ont été admis dans la liste indicative de l’UNESCO qui constitue un état prévisionnel des biens que l’Etat propose pour inscription au paysage Culturel au cours de cinq à dix années. Pour que le Comité du patrimoine mondial puisse étudier une telle proposition, une première préoccupation des Journées d’Etudes est de sensibiliser sur l’intérêt qu’il y a à transformer la dimension paysagère et les vestiges archéologiques en patrimoine protégé. Il importe d’évaluer les approches de contrôle et de gestion du patrimoine matériel des différents chapelets d’oasis du Bassin de l’Oued Noun. Participer activement à protéger et à reconnaître les valeurs multiples d’une telle approche en termes d’identité et de mémoire à l’échelle mondiale mais aussi locale exige de participer à l’amélioration des connaissances et des interprétations anthropologiques et archéologiques, même les mieux établies ou les plus pondérées. Les enjeux sociaux et culturels au sein desquels se développent cette démarche consiste à s’insérer dans la pratique du terrain pour mieux comprendre le contexte socio-économique, depuis l’accès administratif et matériel au terrain des fouilles ou aux collections, en passant par le classement des vestiges, puis leur éventuelle présentation dans un musée et leur publication.

Afin de discuter du potentiel d’inscription du bassin de l’Oued Noun dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO), l’Académie du Royaume du Maroc organise avec le concours du Ministère de la Culture cet événement inscrit dans le contexte de réflexion et des discussions tenues dans le cadre du Programme de développement des oasis de l’Oued Noun qui visent à aider les communautés locales à relever le défi de la modernisation sans compromettre le patrimoine et l’identité de la rive N-O saharienne. Fort d’une histoire héritée d’un processus continu de fabrication de l’urbain saharien, ce programme fait figure d’éclaireur sur la question paysagère avec son axe majeur : la conservation et la gestion des sites du parcours de l’Oued Noun reconnus pour être une série d’agglomérations oasiennes susceptibles d’assurer à ses communautés une meilleure conservation et une bonne gestion des sites du patrimoine mondial. L’atelier rassemblera des experts de secteurs variés et des services gouvernementaux chargés de la protection des biens culturels du patrimoine en tant qu’outil pour le développement des collectivités territoriales.

Projet de politique culturelle au service du territoire, l’atelier questionnera concrètement la manière dont le patrimoine mondial et la valeur universelle exceptionnelle du bassin de l’Oued Noun peuvent être gérée sur le terrain.

La reconnaissance de la valeur paysagère, culturelle, historique, patrimoniale du bassin des chapelets d’oasis de l’Oued Noun étant au cœur des ambitions des Journées d’Etudes sert à mesurer l’enjeu d’une telle inscription par l’ampleur de la responsabilité dont les groupes résidentiels sont l’enjeu. Outre le fait qu’ils peuvent être les gestionnaires susceptibles de partager les valeurs exceptionnelles accordées aux sites à l’échelle internationale, les habitants doivent se reporter aux termes d’identification, de réglementation et de gestion qui revient à faire de l’inscription un outil de promotion dans un contexte de compétition des territoires et d’image de marque patrimoniale censée se répercuter sur le territoire en termes de conservation, de restauration, de promotion et de mise en valeur. Le plan de gestion, à la fois un programme et un outil de développement territorial au service d’une politique patrimoniale des collectivités locales, contribue à analyser les dysfonctionnements touchant à l’équilibre environnemental. Il faut dire que la sauvegarde du patrimoine oasien exige des méthodes précises et pratiques afin d’impliquer les communautés dans la conservation et la gestion du bassin en tant que patrimoine vivant. Autrement dit, l’enjeu se traduit par la refonte d’une méthodologie de travail entre l’État et les gestionnaires des sites, d’où la nécessité d’un état des lieux de l’existant qui met en évidence des points forts et des points faibles. De ce fait, la vocation nationale et internationale de l’atelier n’a pas pour unique objet l’élaboration d’un modèle de patrimonialité. Le plan de gestion doit constituer un véritable projet scientifique et culturel des sites classés en proposant une stratégie pour la protection, la restauration et la mise en valeur du patrimoine. Il s’arrête aux critères de classement des sites cibles pour mieux les adopter. La redéfinition de la valeur universelle exceptionnelle attribuée à chaque site se précise sur différentes scènes (candidatures, plans de gestion, médiations, etc.). Elle implique une grande diversité d’acteurs (habitants, élus, techniciens, touristes, etc.) autour d’enjeux que l’on s’emploiera à cerner à partir des sites privilégiés. Une liste de recommandations possibles sera élaborée afin de fonder une méthodologie de travail entre l’État, garant de la valeur universelle exceptionnelle auprès de l’UNESCO et les gestionnaires.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page