Saïd Amzazi et son Chef d’orchestre Saâdeddine El Otmani devraient rougir de honte. D’une hallucinante absurdité, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique défend son bilan samedi dernier lors de la 2éme édition de l’Université d’été organisée par la CGEM.
Interrogé sur la caducité du système éducatif national, sa réponse on ne peut plus frappante était : « tous les systèmes éducatifs au monde sont devenus aujourd’hui caducs ». Le « Poulain » tombe dans le piège de comparer l’incomparable et de mettre tous les œufs dans le même panier, oubliant le rang humiliant de notre pays dans les différents classements mondiaux en la matière. Plus déshonorant encore, le dossier désobligeant du système de contractualisation des enseignants. On ne comprend toujours pas pourquoi notre jeune ministre et son Chef d’équipe y tiennent comme si c’était la potion magique. Si nos deux prophètes de malheur sont sûrs et certains des effets positifs de leur traitement révolutionnaire (contractualisation) pourquoi alors ne pas le tester sur un secteur aussi stratégique que sensible qu’est la sûreté nationale?
Amzazi se félicite d’avoir « franchi le seuil historique de 99% de généralisation de la scolarisation ». On l’a tous compris : la logique quantitative et comptable prime sur l’approche qualitative. Osera-t-il nous informer sur le nombre des élèves en cinquième année de primaire qui sont en mesure de comprendre correctement une phrase, voire la composer, ou encore le nombre de ceux parmi eux qui savent calculer la monnaie à rendre lors d’une transaction? Voilà une étude de la Banque mondiale que nous recommandons vivement : « Crise de l’apprentissage : la scolarisation ne suffit pas ». Sauf si le duo de choc ElOthmani-Amzazi juge assez suffisant de savoir compter jusqu’à cinq pour bâtir une carrière professionnelle à l’épreuve d’une révolution technologique mondiale qui ne jure que par le digital. Quand des pays comme l’Inde, la Corée du Sud, la Turquie…décidaient d’équiper gratuitement les écoles en tablettes, c’est que demain c’est déjà aujourd’hui.