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Pollution de l’air : Alerte rouge à Casablanca !

Les Casablancais restent toujours à la merci des effets néfastes de la pollution de l’air ambiant. Plus de 1.200 décès chaque année sont enregistrés au niveau de la capitale économique(classée au 8éme rang mondial) et la qualité de l’air ne cesse de se dégrader d’année en année. C’est du moins ce qui ressort  de la présentation de Rachid Wahabi, Chef de la division Santé Environnement du Ministère de la Santé, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’environnement 2019, lundi 17 juin à Rabat. Il faut savoir que les chiffres présentés datent de 2013 ce qui laisse entendre que l’état actuel des choses est beaucoup plus grave. Ce qui est sûr c’est que le coût économique de dégradation dû à la pollution atmosphérique ne cesse de s’accentuer. Déjà en 2014, il a été estimé à 1,05% du PIB, soit près de 10 milliards de dirhams, selon Nezha El Ouafi, Secrétaire d’Etat chargée du Développement Durable. Pour démontrer que le pic de pollution est frôlé à Casablanca, il suffit de se poser la question : pourquoi  le grand afficheur du degré de pollution atmosphérique installé au centre-ville avait disparu ? Les autorités sont-elles capables de nous informer sur  le taux de particules fines dans le tram casablancais. Le pire est que rien n’a été fait pour limiter l’ampleur et les effets des émissions d’origine à la fois automobile, industrielle, artisanale et domestique. Sans parler des mesures de sensibilisation pour mettre en garde les personnes sensibles contre les facteurs aggravants tels que les activités physiques intenses ou encore la fumée de tabac. Wahabi souligne que les contaminants métalliques rejoignent la circulation sanguine, et causent des cancers et autres maladies…

La carte nationale de la qualité de l’air laisse dégager que de millions de Marocains sont exposés à des niveaux de pollution de l’air dépassant les normes de qualité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À titre d’exemple, pour le polluant Dioxyde de soufre – SO2, la station Casa-ONCF affiche le pic des dépassements  des seuils de concentrations réglementaires. Pour l’Ozone – O3, le record des alertes de dépassements (22) est signalé à l’échelle de Casa-Sidi Othmane. Pis encore, la préfecture de Mohammedia affiche 38 dépassements des seuils autorisés en termes de Dioxyde d’azote – NO2.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé et augmente la charge de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme.

Principaux résultats de l’étude

Pour les enfants de moins de 5 ans, le nombre de visites aux urgences dans le Grand Casablanca dues aux problèmes respiratoires peut augmenter de :

  • Une augmentation jusqu’à 5% du nombre de cas d’infections respiratoires aigües basses dues à une augmentation de 10 mg/m3 du polluant NO2.
  • Une augmentation de 2% de cas de pneumonie suite à une augmentation de 10 mg/m3 du polluant NO2.
  • Une augmentation de 4% de cas de problèmes de gorge suite à une augmentation de 10 mg/m3de NO2.
  • Une augmentation de 7% à 9% de cas d’asthme suite à une augmentation de 10 mg/m3 de SO2.
  • Une augmentation de 2% de prescriptions de bronchodilatateurs suite à une augmentation de 10 mg/m3 de SO2.
  • Une augmentation de 4% de prescriptions d’antibiotiques suite à une augmentation de 10 mg/m3 du polluant SO2.

PNAIR

Le programme national de l’air pour la période 2018-2030 prévoit de porter de 29 à 101 le nombre des stations fixes de mesure de la qualité de l’air dans toutes les agglomérations de plus de 200 000 habitants.

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