Observatoire de la TPME: Jouahri s’explique
L’Observatoire marocain de la TPME reste-t-il l’ombre de soi-même? Répondant à notre question sur le retard pris, Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque Centrale, révèle qu’« il a fallu beaucoup de temps pour ramener la DGI ». C’était à l’occasion de la conférence de presse tenue à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib, mardi 18 juin 2019 à Rabat. Il ne cache pas que la lenteur du temps administratif fait perdre beaucoup à la compétitivité de l’économie nationale. Comment pourrait-on élaborer une bonne stratégie économique sans avoir au préalable les indicateurs financiers et économiques du tissu entrepreneurial, se demande Jouahri ?
Il fait savoir qu’il était « étonné » par les premières données fiabilisées produites par l’observatoire domicilié chez lui. En effet, le Maroc compte près de 250.000 entreprises, dont plus de 90% de TPE, 8% de PME et 1% de grandes entreprises. Des chiffres qui n’ont rien à voir avec ceux de l’OMPIC « non fiabilisés » pour reprendre ses propres termes. Lequel souligne qu’un indicateur économique tracé, fiable et contextualisé permet de mesurer avec efficience la situation économique d’un pays.
A rappeler enfin que l’observatoire, annoncé en 2012, a pour objet de centraliser toutes les données et informations sur l’environnement des TPME au plan national et régional et d’établir des indicateurs tant quantitatifs que qualitatifs sur les conditions de leur accès au financement bancaire et aux mécanismes d’accompagnement.
Faits marquants de la conférence de presse
2e phase de la flexibilité du taux de change
Jouahri informe que rien n’oblige de passer à la 2éme phase. Pour lui, les fondamentaux sont toujours solides et aucun signe annonciateur ne se manifeste pour revoir à la hausse la bande de fluctuation. Pour ne prendre que l’exemple des réserves internationales.
Guerre commerciale USA-Chine
Interrogé par Libre Entreprise sur l’impact d’une telle guerre commerciale sur le Maroc, Jouahri confirme les effets négatifs sans pour autant livrer une estimation chiffrée.
Compétitivité du tissu industriel
Jouahri prône l’idée d’un fonds public de restructuration.
Privatisation de Maroc Télecom
Rien de mal, à ses yeux. Sauf que la cession de parts d’une manière générale devrait être perçue dans le sens de création d’un écosystème voire sa valorisation, et non pas uniquement faire l’objet de recettes financières. Il recommande, d’ailleurs, de mettre en place un mécanisme d’évaluation de cette politique de privatisation pour voir si les résultats escomptés ont été véritablement atteints ou non.
Taux directeur
Le taux directeur de 2,25% restera inchangé durant l’année 2019.
Croissance économique en 2019
Elle ressortirait à 2,8% en 2019, avec une progression de 3,6% des activités non agricoles et une évolution négative de 3,8% de la valeur ajoutée agricole.
Crédits bancaires au profit des TPME
Baisse de 32 points de base du taux débiteur assortissant les crédits aux TPME entre le 4éme trimestre 2018 et le 1er de l’année 2019.
Banques participatives
Actuellement la banque centrale se penche sur les dépôts d’investissements.