Banque mondiale : 55 millions $ pour les jeunes de Marrakech-Safi
Des milliers de jeunes de la région de Marrakech-Safi bénéficieront de services de formation et d’adéquation professionnelle optimisés
Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un don de 55 millions de dollars en appui à des programmes d’amélioration de l’employabilité des jeunes dans la région de Marrakech-Safi, au Maroc. Le Projet de soutien à l’inclusion économique des jeunes finance une approche innovante, qui conjugue formation pour des jeunes peu qualifiés, soutien aux entrepreneurs en herbe et investissements dans les entreprises locales opérant dans des chaînes de valeur prometteuses. Il s’appuiera sur les enseignements des précédents programmes de renforcement des capacités des autorités locales à combattre le chômage, en rapprochant les jeunes des débouchés économiques.
« Face au défi de taille que constitue le chômage des jeunes au Maroc, nous mobilisons notre vaste expérience internationale afin de proposer des solutions innovantes aux autorités du Royaume », souligne Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations pour le Maghreb. « Ce projet mettra l’accent sur le renforcement des compétences des jeunes gens en recherche d’emploi et, parallèlement, sur le développement des débouchés économiques grâce à un environnement opérationnel des entreprises optimisé. Conçu pour répondre aux enjeux spécifiques de la région de Marrakech-Safi, le modèle efficace et intégré sous-tendant ce premier projet sera, à terme, déployé sur l’ensemble du territoire. »
Les bénéficiaires du projet seront des jeunes femmes et des jeunes hommes qui ne sont actuellement ni au travail, ni à l’école, ni en formation (NEET) mais également de jeunes entrepreneurs en herbe ou des entités de petite et moyenne taille opérant dans des chaînes de valeur ayant un fort potentiel de croissance. Le projet ouvrira des « guichets uniques » pour offrir des services d’orientation professionnelle et une formation continue dans les sept provinces de la région et dans la préfecture de Marrakech. Gérés par l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), ces espaces auront vocation à renforcer les synergies entre les programmes nationaux existants, le secteur privé et les autorités publiques concernées dans le but d’identifier les besoins des agents privés locaux et d’impartir aux jeunes les compétences et les informations dont ils ont besoin pour accéder à ces débouchés et maximiser les opportunités.
« La région manque singulièrement de professionnels semi-qualifiés, surtout dans les secteurs à forte croissance. Le projet veut opérer au plus près des jeunes de la région, suivre une approche adaptée pour les orienter vers la formation et un soutien continu et, ainsi, maximiser l’employabilité de la jeunesse », déclare Ana Paula Fialho Lopes, spécialiste senior du développement social et co-chef d’équipe du projet.
Afin de stimuler la création d’emplois dans la région de Marrakech-Safi, le projet entend également développer l’écosystème entrepreneurial et soutenir les possibilités de création d’entreprises par des jeunes dans les filières à fort potentiel. En renforçant les synergies entre acteurs publics et privés, à travers le Centre régional d’investissement (CRI), le projet veut aider celles et ceux qui cherchent à créer une entreprise à développer leurs capacités de conception de modèles commerciaux viables dans ces filières à fort potentiel.
« Le caractère novateur de ce nouveau projet tient aux services de soutien qui seront proposés tout au long de son déploiement. En s’appuyant sur des programmes existants, à l’instar de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), il s’agit d’offrir aux jeunes des services de conseil mais aussi de les soutenir financièrement grâce à de petites subventions », précise Hind Kadiri, spécialiste senior du développement du secteur privé et co-chef d’équipe du projet.
Le projet permettra par ailleurs de renforcer les capacités des acteurs concernés au sein des ministères et des régions, comme le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle, l’ANAPEC, le secrétariat d’État chargé de la formation professionnelle et son antenne régionale ainsi que le Centre régional d’investissement (CRI), chargés de superviser les activités prévues, d’innover, de tirer rapidement les leçons de l’expérience et d’expérimenter de nouvelles approches.
Le projet s’inscrit dans la continuité des programmes d’employabilité du gouvernement, à l’image de la Stratégie nationale pour l’emploi, de la Stratégie nationale pour la formation professionnelle et du pilier « Inclusion des jeunes » de la troisième phase de l’INDH. Il repose sur une approche participative assortie de mécanismes dédiés de retour d’informations, afin de favoriser une amélioration constante de la qualité des services rendus. L’insertion des femmes fait partie des priorités du projet, qui entend lever les obstacles auxquels se heurtent les jeunes femmes pour accéder à des services d’orientation professionnelle et des programmes d’adéquation entre leurs profils et les emplois proposés mais aussi des services de renforcement des qualifications. Le projet adoptera une stratégie de communication promouvant l’égalité hommes-femmes et s’attachera à impliquer les familles, surtout en milieu rural.