Le Conseil musulman de Belgique voit sa reconnaissance prolongée d’un an

La ministre belge de la Justice, Annelies Verlinden, a décidé de prolonger d’un an la reconnaissance provisoire du Conseil musulman de Belgique (CMB) en tant qu’organe représentatif du culte islamique. Cette décision repousse l’échéance de l’agrément initial, accordé pour deux ans en 2023 lors de la création du CMB pour remplacer l’ancien Exécutif des musulmans de Belgique (EMB). Un processus de reconnaissance encore inachevé
Fin mai, le Conseil avait plaidé pour une reconnaissance définitive, mais la ministre estime que la communauté musulmane reste trop fragmentée pour garantir une représentativité suffisante. Selon elle, seules 60 à 65 % des mosquées du pays sont actuellement affiliées au processus.
Le président sortant, Esma Uçan, a reconnu que plusieurs composantes importantes restent en dehors du dispositif, notamment les mosquées turques affiliées à Diyanet et à Milli Görüs, qui refusent de s’y associer. Ces structures, souvent jugées très conservatrices, sont soupçonnées d’entretenir des liens étroits avec les autorités turques, a rapporté sudinfo.
En Belgique, Diyanet gère plus de 60 mosquées, dont 43 en Flandre, tandis que Milli Görüs en compte 29, principalement dans le nord du pays.
Une mission de service public sous condition
En dépit de cette reconnaissance partielle, le Conseil musulman conserve plusieurs missions clés :
- La gestion des parcelles musulmanes dans les cimetières,
- Le soutien aux aumôniers dans les prisons, hôpitaux ou institutions,
- Et la formation des professeurs de religion islamique – aujourd’hui limitée à Bruxelles et à la Wallonie pour des raisons administratives.
Annelies Verlinden insiste sur l’importance de poursuivre les efforts vers plus de représentativité, de transparence et d’ouverture. La prolongation d’un an vise ainsi à encourager le dialogue entre les différentes sensibilités musulmanes du pays.
Et après ?
Ce sursis d’un an apparaît comme une fenêtre de consolidation, mais aussi comme un test politique pour le CMB. Sa capacité à rassembler un plus large éventail de mosquées sera déterminante pour obtenir une reconnaissance définitive d’ici juin 2026.