C’est comme si l’ordre royal en 2017 de déclencher la mission d’audit interne des filiales africaines d’Attijariwafa passait inaperçue. Pour autant le loup trouve toujours abri dans la bergerie bancaire. La bourse de Tunis a suspendu hier 14 mars la cotation d’Attijari Bank, filiale tunisienne d’Attijariwafa Bank, sous le coup d’une « enquête douanière sur d’éventuelles infractions à la réglementation régissant le commerce extérieur ». Selon la presse tunisienne, des transactions douteuses portant sur un détournement de devises, pour une valeur avoisinant les 58 millions d’euros. L’enquête étant en cours, la banque a apporté son entière et parfaite collaboration aux autorités, est-il souligné. Autre scandale et autre destination, cette fois-ci la filiale camerounaise. Mohammed Mejbar, le Directeur général de la Société commerciale de banque (SCB) Cameroun, a déposé début mars courant une plainte contre des cadres informaticiens de la banque.
Le montant total des fonds détournés est estimé à environ 2 milliards de FCFA, rapporte l’Agence Cameroun presse. Ajoutant que la centrale des opérations et des engagements est logée et diligentée, à partir du siège d’Attijariwafa Bank au Maroc. Ironie du sort, la filiale camerounaise d’Attijariwafa bank était le théâtre d’éventuelles fraudes et d’abus de confiance de la part des deux prédécesseurs de Mejbar que sont Jamal Ahizoune et Mohamed Krisni respectivement. A noter enfin qu’Attijariwafa Bank était victime à l’échelle nationale d’au moins une escroquerie portant sur des chèques falsifiés. Bref, les mises en garde de l’agence de notation Fitch Rating et de Bank Al-Maghrib ne sont pas fortuites. L’heure est à la vigilance… M.M