Chômage déguisé!
Bourrage de crâne ! Perte de temps ! Des politiques d’emploi qui sacrifient la jeunesse d’un pays quand le chaud leur presse. Des générations qui se sacrifient pour le bien de qui? C’est assez, en voilà assez! On l’a tous compris : ramener les universités et les établissements de formation professionnelle en odeur de sainteté. Leurs lauréats n’ont que leurs yeux pour pleurer sur leur mauvais sort, quand le marché du travail leur ferme ses portes. Est-ce une fatalité quand on sait sa faible capacité d’absorption? La réponse est non. Pour bien comprendre le marché de l’emploi au Maroc, le HCP nous informe que près de la moitié (48,8%) des actifs occupés âgés de 15 ans et plus sont des salariés, 30,3% des indépendants et seuls 2,4% des employeurs. Quand on voit le pourcentage des indépendants on se croit dans un Maroc entrepreneurial. Détrompez-vous : près des trois quarts (72,2%) des indépendants ne disposent d’aucun diplôme, environ le quart (23,6%) ont un diplôme de niveau moyen et seulement 4,2% un diplôme de niveau supérieur, toujours selon le HCP. Mais pourquoi nos jeunes diplômés boudent-ils l’auto entrepreneuriat? Le Maroc reste l’un des pays qui présentent le plus grand écart entre l’intention et la création d’entreprise. Preuve, le seuil de ceux qui ont passé à l’acte ne dépasse pas 4,5%. D’après une étude du CRI de Casablanca-Settat, l’activité entrepreneuriale reste parmi les plus faibles avec près de 4% de la population adulte (Egypte ≈7%, Tunisie ≈10%, Canada ≈15%). La peur de l’échec et le risque de se tromper demeurent un facteur culturel limitant. Sans oublier le système éducatif qui apporte son lot de contribution. Cet écart considérable entre les indépendants sans diplômes et ceux diplômés explique la défaillance du dispositif d’enseignement. Ce qui devrait en principe interpeler ce hiatus de l’accompagnement. Plus de 9 entreprises sur 10 n’ont bénéficié d’aucun accompagnement et seuls 12% des entrepreneurs ont fait appel à des structures d’accompagnement. Le salariat avéré inefficace comme politique n’est plus une solution de rechange. Du salariat à l’entrepreneuriat, juste un déclic…éducatif !