Artisanat : El Moussali au chevet des métiers menacés
La question de la sauvegarde des métiers liés à l’artisanat est inscrite au cœur du plan d’action du département de tutelle, a affirmé mercredi, à Marrakech, la Secrétaire d’Etat Chargée de l’Artisanat et de l’Economie Sociale, Mme Jamila El Moussali.
« Le ministère a procédé à la documentation et la transcription de 29 métiers liés à l’artisanat parmi 42 métiers inventoriés comme menacés de disparition et ce, dans le but d’assurer à la fois la sauvegarde des techniques artisanales ancestrales et la transmission intergénérationnelle des savoirs et des savoir-faire associés à ces techniques », a-t-elle indiqué lors de la 8è Rencontre sur la préservation des métiers de l’artisanat initiée sous le thème « la préservation de l’artisanat marocain : des racines et des ailes », dans le cadre de la 5è édition de la Semaine nationale de l’artisanat (09-17 février).
Dans ce cadre, Mme El Moussali a indiqué que son département a procédé au lancement de l’opération de préservation de trois autres métiers au titre de l’année 2018.
Il s’agit des métiers de la fabrication du soufflet (Rabbouz) à Fès, la « Blouza » de Oujda et la poterie rurale d’Errachidia, a-t-elle précisé.
La ministre, qui présentait le bilan des réalisations du ministère dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine immatériel lié à l’artisanat, a relevé que la Stratégie nationale pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel immatériel lié à l’artisanat, (en cours de finalisation), élaborée par son département selon une approche participative, en partenariat avec l’UNESCO, vise à mettre en place un programme à court et moyen termes en matière de sauvegarde des métiers en voie de disparition, à travers l’établissement d’un inventaire des savoirs et des savoir-faire liés aux métiers de l’artisanat en vue de leur documentation et leur préservation, la création d’un environnement socio-économique favorable à leur transmission et la valorisation des détenteurs d’un tel patrimoine (communautés, groupes ou individus), qui constituent des « trésors humains vivants » ainsi que la promotion de leurs créations artisanales.
Dans ce contexte, elle a fait savoir que son département œuvrera chaque année, à l’occasion de la Semaine nationale de l’artisanat, à rendre hommage à 10 artisans en reconnaissance de leurs efforts consentis en faveur de la sauvegarde des métiers et des savoir-faire, qui permettent de transmettre au monde et aux générations futures le mode de vie et la culture des Marocains.
Et d’appeler les artisans à s’organiser en associations professionnelles pour faciliter leur accompagnement et leur encadrement, seule voie à leur permettre de se transformer en une entité entrepreneuriale, qui contribue à augmenter leurs chiffres d’affaires et à améliorer leurs conditions de vie.
Après avoir souligné que ce secteur est doté d’une grande employabilité notamment pour les personnes âgées, les femmes, les jeunes et les personnes à besoins spécifiques, Mme El Moussali a mis en relief l’important rôle des femmes dans la sauvegarde des métiers de l’artisanat et leur transmission aux nouvelles générations, relevant que certaines filières de l’artisanat sont considérées comme des domaines féminines par excellence tels que le tapis traditionnel.
La présence en force de la gent féminine en artisanat a permis à cette catégorie de la société de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de leur famille et à leur garantir des revenus stables, a-t-elle fait remarquer à ce propos, appelant à accompagner davantage les femmes artisanes notamment celles issues du milieu rural.
Mme El Moussali a par ailleurs, fait remarquer que le Maroc dispose d’un patrimoine artisanal riche et varié, qui a résisté au développement continu des modes de production, non seulement en tant que bien culturel immatériel national renforçant l’identité collective des Marocains et soutenant l’image du pays, mais aussi en tant que moyen de contribution au développement socio-économique du pays.
-MAP-