PME : Pourquoi elles n’investissent pas
Les PME participent de 4,7% à l’investissement total du Maroc, selon les derniers chiffres du Haut-commissariat au Plan (HCP). Elles s’autofinancent à 80% et leurs fonds propres servent à mettre en réserve une trésorerie de précaution plutôt qu’à financer des investissements. Un constat sans appel : « les coûts élevés des financements bancaires » fragilisent leur capacité à innover et à améliorer la qualité des produits. Cette faible propension à investir n’est pas caractéristique seulement des PME, sachant que les revenus des entreprises (toutes tailles confondues) ont marqué une augmentation de 4,9% à 6,7% par an entre les deux périodes 2000-2012 et 2013-2017, selon la même source. Les entreprises procurent 50% de l’épargne intérieure avec un effort d’investissement insuffisant et irrégulier dans le temps.
« L’investissement commence à marquer un essoufflement significatif, sa moyenne annuelle s’inscrit dans une tendance baissière, passant à près de 32,2% entre 2018 et 2019, après avoir été de l’ordre de 33,5% pendant la période 2010-2017. Le gap entre l’épargne intérieure et le taux d’investissement resterait, cependant, élevé, enregistrant une moyenne de 10% du PIB entre 2018 et 2019, au lieu de 11,8% en moyenne durant la période 2010-2017 », est-il souligné.
Les enquêtes sur l’investissement montrent, surtout ces dernières années, que les PME priorisent l’investissement consacré au renouvellement des capacités de production. « Beaucoup de PME s’autofinancent sans réelle vision de développement ou d’avenir », nous explique Françoise de Donder, déléguée générale de l’Association marocaine des investisseurs en capital(AMIC). Au moment où le Maroc dispose d’un grand nombre d’opportunités de diversification dans près de 3500 nouveaux produits, notamment dans les filières à base de céréales, de fruits et légumes et de textile industriel, de chimie, de fabrication de machines et d’équipement, estime le HCP. Et d’ajouter qu’il s’agit là d’un champ ouvert pour les petites entreprises « si elles étaient appuyées par l’encadrement, le financement et l’encouragement nécessaires ».