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CGEM: Qui cherche la peau de Mezouar?

Salaheddine Mezouar serait-il le patron des patrons ou le porte-parole des patrons? Les récentes perles du Conseil d’Administration où l’imprévu et l’insolite l’emportent nous dépassent tous, nous qui croyons que les intérêts de l’entreprise étaient la préoccupation n°1 de notre bon patron des patrons. Décalage en termes de références, credo, visions…au point que des noms comme Anas Sefrioui, Neila Tazi,   Ahmed Rahhou, Amina Benkhadra ne figurent pas parmi les membres du Conseil d’Administration actuel. On y respire un air impur, porté par plus de vestes à retourner que d’avis partagés. Mais que reproche-t-on exactement au « fidèle serviteur» Mezouar? Voici un témoignage poignant d’un membre du Conseil d’Administration qui requiert l’anonymat.  « Je suis à la CGEM depuis 1995 et j’ai vécu toutes les grandes batailles de l’ouverture à l’assainissement, mais jamais l’organisation patronale  n’a atteint un niveau aussi bas. Ceci est dû à deux choses. Primo, depuis que la CGEM a intégré le champ politique à travers ses représentants à la deuxième Chambre, elle a perdu de sa crédibilité et elle est devenue partie prenante dans les jeux politiciens. Secundo, certains membres travaillent selon des agendas qui n’ont rien avoir avec les intérêts de l’entreprise. Ils veulent se positionner en créant du clanisme au détriment de la cohésion du patronat. Ce qui fragilise notre organisation… », se désole-t-il. Élu à la majorité, Mezouar a récolté 5.173 voix sur un total de 6.721 voix. Logiquement parlant, il est libre de former son équipe comme il lui chante. On dirait un choix aux relents politiques. Et après ! C’est un secret de Polichinelle! Le vrai débat est celui qui porte sur la représentativité patronale.

L’exception marocaine a brillé par sa « compétence » à « jouer » sur les règles d’établissement et d’exercice de la représentativité patronale, à ouvrir la voie de la négociation dès lors qu’elle le souhaite au gré des circonstances. Mais de quelle représentativité parle-t-on chez nos autres marocains? La représentativité patronale se mesure de par le monde à son audience, son influence et sa capacité à agir au nom de ses mandants. Ses mesures statutaires mettent au même pied d’égalité la TPE et la Multinationale. En fonction de quoi mesure-t-on le poids d’une organisation patronale au Maroc? Que faire en cas de double appartenance?

La question mérite un débat national pour une nouvelle ère de concertation. Au-delà du réalisme et de l’efficacité sans jamais les respecter, la définition de règles claires pour la représentativité patronale s’impose aujourd’hui plus que jamais. Le Maroc a besoin d’une vision stratégique cohérente et participative. Une vision à l’écoute des besoins réels des entreprises loin des considérations politiques creuses. Les enjeux de compétitivité mettent les structures patronales face à leur responsabilité. Entre autres, la quête de nouveaux adhérents. Morale de l’histoire : l’Assemblée élective de la Confédération, mardi 22 mai 2018, comptait seulement 1.851 entreprises ayant voté. Le détachement observé interpelle à maints égards « dans un univers de non-droit dont les limites apparaissent clairement ».

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