Malgré le fait que le Maroc soit un grand producteur d’agrumes, l’industrie du jus fait appel à l’import pour satisfaire la demande locale. Selon la note d’information Mutandis pour introduction en bourse, les embouteilleurs marocains importent la matière première sous forme de concentré et de jus prêts à la consommation. Cela est dû principalement aux prix très compétitifs des dérivés d’agrumes issus d’un système de production dédié spécialement à l’industrie du jus.
Pour 100 000 tonnes d’orange fraîches exportées, le Maroc importe entre 70 000 à 80 000 tonnes d’orange sous forme de concentré. Ceci se justifie par le fait que le prix de ces importations est 50% moins cher que celui proposé sur le marché local. A titre illustratif, l’Égypte offre un approvisionnement compétitif à 1 dirham le kilo de concentré d’oranges, et ce dans le cadre de l’accord de libre-échange signé entre les deux parties, contre un prix de 1,5 dirhams au niveau local.
La production nationale de jus est largement orientée vers le marché frais, ce qui laisse peu de place pour l’industrie des jus. Les transformateurs marocains sont aujourd’hui une douzaine dont seulement quatre produisent des jus, les autres importent des concentrés et procèdent à leur dilution.
L’offre marocaine est constituée de mars à septembre, du pur jus issu de la «Maroc Late», variété noble réputée pour sa haute teneur en jus et son goût particulier. A cela s’ajoutent et durant toute l’année, différents produits fabriqués et exportés à partir d’agrumes ou d’autres fruits tel que les pommes, les abricots, les ananas, etc.
Il s’agit de :
Jus d’orange pasteurisé en vrac, en bouteilles ou en Tetra Pak ;
Jus de clémentine pasteurisé ;
Jus de pamplemousse pasteurisé ;
Cocktail de fruits du Maroc ;
Jus d’orange et de pamplemousse surgelés.
Le marché local des jus de fruits est estimé à plus de 200 millions de litres, dont en moyenne 155 millions sont produits de façon artisanale dans les ménages ou dans des laiteries et cafés.
Entre 2014 et 2016, le marché des jus de fruits industriels décroit en moyenne de 7% par an, passant de 81 millions de litres en 2014 à 69 millions en 2016. En termes de valeur, le marché enregistre un taux de croissance moyenne annuelle négatif de 9%, passant de 935 millions de dirhams en 2014 à 778 millions en 2016.
Les Marocains ne sont pas de grands consommateurs de jus industrialisés, avec une consommation moyenne de 5 litres par an et par habitant. Le Maroc se place ainsi loin derrière les autres pays de la zone MENA : 17 litres en moyenne par an et par habitant pour l’Algérie, 15 litres pour la Turquie, 10 litres pour la Tunisie et plus de 50 litres pour la Libye.
La consommation de jus au Maroc est estimée à 200 millions de litre en moyenne par an. De manière générale, 70% de cette consommation correspond à la consommation de jus de fruits maison. Des 30% restant, la contrebande absorbe 6%, ce qui limite à 24% le potentiel pour les industriels du secteur du jus des fruits. Selon les études menées par Nielsen, le segment Nectar représente 55% du volume des ventes de jus de fruits produit par les industriels à fin 2016, contre 61% en 2015, baisse qui profite au segment Jus qui passe de 37% du volume total des ventes en 2015 à 43% en 2016. Les jus d’orange absorbent plus de (50%) des ventes de jus de fruits, suivis par les cocktails de fruits (16%) et les jus de pêche (15%).