Investissement privé : Jouahri prévient contre l’attentisme!
« L’investissement privé reste faible malgré les incitations accordées et l’effort de la dépense publique, sensée lui servir de levier. Par manque de visibilité, les opérateurs économiques semblent adopter un comportement d’attentisme, réduisant ainsi les chances d’une reprise rapide de la croissance ». C’est du moins ce qui ressort du rapport de Bank Al Magherb (BAM) au titre de l’année 2017. Abdellatif Jouahri gouverneur de la banque centrale met en garde contre le ralentissement « sensible » de l’investissement. Au moment où l’immobilier et le BTP enregistrent leur taux de progression le plus faible au cours des deux dernières décennies, les hommes d’affaires ne savent plus à quel secteur se vouer. L’Association marocaine des investisseurs en capital a montré dans une enquête sondage que l’Education et la Santé arrivent en tête des secteurs à investir dans les 5 prochaines années, avec 21%. Cela explique la structure fragile de l’économie nationale caractérisée par une croissance sans réel développement et sa dépendance des conditions climatiques. Selon Jouahri, « le rythme de sa valeur ajoutée étant revenu à 2,2% contre 4,4% au cours de la première décennie de 2000. En conséquence, la dynamique de l’emploi non agricole s’est affaiblie, la création annuelle moyenne ayant diminué de près de 130.000 à 50.000 emplois(…) Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que l’accès à l’emploi ne constitue pas la garantie d’un niveau de vie décent. Près d’un actif occupé sur cinq n’est pas rémunéré, huit sur dix ne bénéficient d’aucune couverture médicale et parmi les salariés, les deux-tiers travaillent sans contrat.
