« Aujourd’hui pour trouver du travail il faut avoir une expérience professionnelle. Les entreprises n’ont plus le temps de former qui que ce soit, car pour elles c’est de la perte d’argent et de temps sans oublier que leur préoccupation première est de faire de l’argent le plus rapidement possible et ne pas attendre, car ce n’est pas dans la culture de nos entreprises d’attendre ! ».
Qui d’entre nous n’a pas déjà entendu ce discours ? On peut être pour ou contre ce genre de discours, mais ce qu’oublient les tenants de ce dernier c’est que nous tous avions été un jour ou l’autre des débutants sans expérience professionnelle et dans différents domaines de la vie de tous les jours. Il nous a fallu apprendre à supporter les affres de la vie et puis petit à petit nous avions acquis de l’expérience pour devenir ce que nous sommes aujourd’hui. Laissez-moi vous dire une chose : et si la solution à tous nos problèmes était liée au recrutement des juniors ?
Je m’explique : cette réflexion je la dois à certaines entreprises multinationales pour lesquelles notre cabinet a travaillé ou avec qui il travaille toujours. Ces multinationales qui se reconnaitront ont fait le pari, dès leur création il y a de cela des décennies, de ne recruter que des personnes fraîchement diplômées, puis les former et les lancer pour avoir en définitive les meilleurs ambassadeurs de leurs produits.
« Recrutons de bons chefs de projets et entourons-les de bons juniors qui ont excellé dans leurs écoles; donnons-leur des salaires décents, formons-les et faisons en sorte qu’ils ne nous quittent jamais »
Ces entreprises ont fait ce pari fou de créer une sorte de grande famille et dans laquelle chacun des salariés se veut être sans le vouloir la mémoire de l’entreprise. Résultat des courses aujourd’hui, ces entreprises sont gérées de bout en bout par des ressources humaines qui n’ont connu que ces entreprises comme employeur et seul repère dans leur vie professionnelle. Ces entreprises permettent à leurs salariés d’évoluer rapidement tout en ayant un excellent salaire sans oublier qu’elles leur permettent de s’expatrier et de connaitre d’autres cultures de par le monde. Que de fois n’a-t-on pas entendu que tel marocain s’est retrouvé par la force de son travail et de ses compétences DG de la filiale asiatique ou sud-américaine voire carrément européenne ou telle ou telle entreprise de par le monde? Ces entreprises inculquent une forme de culture d’entreprise qui s’assimile à celle d’une famille. Chaque élément se considérera comme membre à part entière de cette entreprise et fera en sorte d’en faire l’entreprise la plus forte. À tel point que parfois l’on se dit que les personnes formant le personnel de ces entreprises sont formatées et sont les meilleurs ambassadeurs que peut avoir une entreprise donnée. Ces entreprises sont devenues des cas d’école enseignés dans les meilleures universités mondiales telles que Harvard, Yale et Stanford.
Ceci peut paraître facile à dire, mais nous nous devons de ne pas oublier que si nous voulions un tissu industriel fort par exemple, nous nous devons de miser sur l’avenir et l’avenir c’est une génération. Pour une entreprise on se dit qu’elle a été créée pour durer et que dès le départ tout se doit d’être clair au niveau de sa gestion et que si l’on doit gagner de l’argent de manière graduelle, alors misons sur l’essentiel. Recrutons de bons chefs de projets et entourons-les de bons juniors qui ont excellé dans leurs écoles ; donnons-leur des salaires décents, formons-les et faisons en sorte qu’ils ne nous quittent jamais. Et viendra un jour où nous leur accorderons des parts dans l’entreprise pour faire en sorte de les garder pour toujours. Ils apprendront et prendront la relève. Pour cela, tout doit être clair dès le départ. La gestion de l’entreprise se doit d’obéir à des critères très modernes non familiaux où il n’y a de place qu’à l’objectivité et rien que l’objectivité. De leur côté, les salariés se doivent de comprendre une chose importante c’est de donner le maximum de soi, et de pouvoir se projeter quand ils se retrouvent dans l’état d’esprit de l’entreprise.
Enfin, l’entreprise se doit d’éviter l’erreur suivante : recruter des juniors ne doit en aucun cas être lié à des critères de coûts réduits. Petite Morale de l’Histoire: les économies de bouts de chandelles…n’ont jamais été utiles à qui que ce soit !
