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Période d’essai du CDI ou CDD : Les erreurs à éviter !

Tout d’abord, il y a lieu d’apporter certaines précisions pour mettre le lecteur dans le bain. La première est de définir ce qu’est la période d’essai et la seconde ce que prévoit le code du travail concernant les délais aussi bien pour les CDD (Contrats à durée déterminée) que pour les CDI (Contrats à durée indéterminée). 

L’article 13 du code du travail précise ce qui suit : « La période d’essai est la période pendant laquelle chacune des parties peut rompre volontairement le contrat de travail, sans préavis ni indemnité. Toutefois, après au moins une semaine de travail, la rupture de la période d’essai non motivée par la faute grave du salarié, ne peut avoir lieu qu’en donnant l’un des délais de préavis suivants : – deux jours avant la rupture s’il est payé à la journée, à la semaine ou à la quinzaine ; – huit jours avant la rupture s’il est payé au mois. Si, après l’expiration de la période d’essai, le salarié vient à être licencié sans qu’il ait commis de faute grave, celui-ci doit bénéficier d’un délai de préavis qui ne peut être inférieur à huit jours.

L’article 14 du code du travail quant à lui précise ce qui suit : « La période d’essai en ce qui concerne les contrats à durée indéterminée CDI est fixée à :

  • 3 mois pour les cadres et assimilés ;
  • 1 mois et demi pour les employés ;
  • 15 jours pour les ouvriers.

Remarque importante : La période d’essai peut être renouvelée une seule fois.

La période d’essai en ce qui concerne les contrats à durée déterminée (CDD) ne peut dépasser :

  • 1 journée au titre de chaque semaine de travail dans la limite de deux semaines lorsqu’il s’agit de contrats d’une durée inférieure à six mois.
  • 1 mois lorsqu’il s’agit de contrats d’une durée supérieure à six mois.

Remarque importante : Des périodes d’essai inférieures à celles mentionnées ci- dessus peuvent être prévues par le contrat de travail, la convention collective ou le règlement intérieur ».

Donc après avoir donné ces définitions et ces indications venons-en à ce qui est important, à savoir les erreurs à éviter par tous les demandeurs d’emplois.

1ère erreur à éviter :

De se dire que, passé la période d’essai tout est ok et les mauvaises habitudes peuvent reprendre leur place. La titularisation ne veut rien dire. L’entreprise moderne ne se tracasse pas la tête avec un élément « fainéant ». Cet élément pourra être remercié du jour au lendemain et être remplacé par une armée de chercheurs d’emploi. Voilà c’est un peu brutal comme langage, mais c’est malheureusement ce que l’on voit et ce que l’on entend tous les jours lorsqu’un employeur sérieux se trouve en face d’un mauvais élément.

Donc il faudrait se dire que nous sommes toujours en période d’essai ; donc faisons le maximum pour être un salarié exemplaire, faisons le maximum pour assurer notre employabilité et pour terminer faisons le maximum pour être adaptable à toutes les situations qui se présentent.

Seconde erreur à éviter :

Se limiter pendant et après la période d’essai au travail pour lequel on a été embauché. Il faut être très curieux au sens positif du terme, il faut s’intéresser à tout dans l’entreprise. Bien sûr tout en respectant les usages et les valeurs de l’entreprise et ne pas se mêler de choses qui ne vous ferons avancer en rien. Il faut se rendre indispensable, cela prendra le temps qu’il faut car il en va de vous et de votre carrière.

Pendant la période d’essai une personne peut être amenée à faire la standardiste du fait de l’absence de la standardiste. Il ne faut en aucun cas dire que ce n’est pas votre travail. Un logisticien pourrait être amené à jouer pendant un laps de temps au coursier en l’absence d’un coursier. Je sais que beaucoup de personnes crieront au scandale en lisant mes propos, mais que voulez-vous que je vous dise : l’entreprise moderne recrute des gens qui sont polyvalents et qui n’ont pas honte de travailler même pour des missions qui peuvent paraître peu valorisantes pour certains, alors que tout le monde sait qu’il n’y a pas de sot métier. L’entreprise a besoin de personnes sur qui elle peut compter et pendant la première année d’embauche elle teste tous les salariés qu’elle recrute. Elle les observe et elle les évalue.

Ceux qui veulent jouer aux stars sont vites débarqués mêmes s’ils sont hyper diplômés. L’entreprise a besoin de personnes qui veulent bosser et qui veulent maintenir le cap de la croissance.

Précision importante : Quand je parle de l’entreprise,  je parle de l’entreprise structurée où tout le monde est respecté et où les process sont bien rodés ; je ne parle en aucun cas de l’entreprise archaïque avec à sa tête un Manager « Old school », qui se comporte avec son personnel comme se comporterait un fermier avec son bétail.

Pour clore, je dirai que nous sommes constamment en période d’essai car aujourd’hui un employeur qui voudrait remercier un salarié sait à quoi s’en tenir en matière d’indemnisation, donc il n’aura aucun mal à licencier une personne et lui donner ses droits même si cela devait lui coûter une fortune. Le grand perdant dans tout cela reste bien sûr et dans 90 % des cas le salarié car s’il n’arrive pas à rebondir c’est donc partie pour lui pour une traversée du désert qui peut être très longue et désastreuse pour son parcours et à tous les niveaux aussi bien professionnel que personnel. Car être chômeur n’est pas aisé quand on a à sa charge toute une famille.

Je ne dis pas que le salarié se devrait d’être le pantin ou le jouet de son employeur ; non, en aucun cas cela ne pourrait être acceptable. Cependant, l’entreprise moderne et structurée peut s’assimiler à une description telle que : C’est comme si on était dans un champ de bataille il n’y a que les braves et valeureux guerriers qui remportent la bataille surtout avec la concurrence sauvage que nous vivons. Il demeure bien sûr qu’à côté de ces valeureux et braves guerriers ou salariés, il doit y avoir une condition préalable à savoir que la chaine de commandement se doit d’être exemplaire (Du Patron jusqu’au dernier des responsables). Si cette dernière est défaillante, le salarié n’a plus rien à faire dans l’entreprise, qu’il aille chercher ailleurs. Et là,  il n’est plus question ni de période d’essai ni d’évolution, mais plutôt de pragmatisme…

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